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Anarcho-capitalisme: distinguer son discours néfaste de sa pratique pas si néfaste

Dans ce billet, j’avais expliqué pourquoi je me considère comme un anarcho-centriste (notez que le même billet est publié sous l’onglet « Anarcho-centrisme séparatiste? » juste en dessous de l’en-tête de ce blogue) mais ça ne veut pas dire que les divers courants anarchistes ne m’intéressent pas. Par exemple, je vais vous parler de l’anarcho-capitalisme, ou anarchisme de droite, dans ce présent billet.

J’estime que, dans certains domaines, le discours des anarchistes de droite est néfaste pour les anarchistes, ce qu’Anne Archet a très bien expliqué ici et ce que François Tremblay et Noor ont encore mieux fait. Mais j’estime tout de même qu’en y réfléchissant un peu, la pratique de l’anarcho-capitalisme ne serait pas si néfaste, surtout en comparaison avec le contexte capitalo-étatiste actuel. Bref, contrairement à beaucoup d’anarchistes, je ne considère pas les anarcho-capitalistes comme des ennemis à abattre et je ne me considère pas comme un ennemi des anarchistes de droite, bien au contraire, et j’aimerais beaucoup mieux vivre dans un monde anarchiste de droite que dans le système capitalo-étatiste actuel, même si ça ne me satisferait pas complètement. Aie, aie, aie, je sens que beaucoup d’anarchistes vont me tirer des roches! 😉 Il est possible que je m’explique un peu plus dans un prochain billet, selon les réactions.

Maintenant je vais expliquer pourquoi j’estime que le discours des anarchistes de droite est néfaste, mais en le distinguant de sa pratique pas si néfaste, selon trois domaines précis: les hiérarchies, la propriété et le profit.

1) Parlons d’abord des hiérarchies. J’ai expliqué en partie dans ce billet pourquoi les hiérarchies étaient immorales d’un point de vue anarchiste. Cependant, les anarchistes de droite vont à l’encontre des intérêts des anarchistes en étant en faveur des hiérarchies, surtout celle entre les patrons et les employés, ce que je dénonce. Néanmoins, en accomplissant l’abolition de la principale source des hiérarchies et de la structure hiérarchique la plus oppressive, i.e. l’État, un monde anarchiste de droite contribuerait quand même à l’éradication des hiérarchies, même si cela est insuffisant pour moi. En fait, dans un monde anarchiste de droite, les hiérarchies seraient beaucoup moins oppressives que présentement, ce qui serait déjà un progrès majeur! De plus, en dehors de la hiérarchie patron-employés, il n’y aucun problème à ce qu’un anarcho-capitaliste désapprouve plusieurs autres formes de hiérarchies, ce qui est déjà beaucoup! Tout de même, je me pose la question suivante: si les hiérarchies sont si merveilleuses dans les milieux de travail, pourquoi prétendre être un anarchiste alors? Soyez capitalistes tant qu’à y être, puisque l’abolition de l’État mènera irrémédiablement à l’éradication progressive des hiérarchies, même si ça ne les éliminera pas immédiatement.

2) En ce qui concerne le droit de propriété, la plupart des anarchistes sont plutôt en faveur du droit de possession, basé sur les deux principes suivants: l’occupation et l’utilisation. De leur côté, les anarchistes de droite vont clairement à l’encontre des intérêts des anarchistes dans leur discours en étant en faveur de droit de propriété. Néanmoins, j’estime qu’en s’entendant sur les principes suivants, le maintien d’un droit de propriété serait nettement moins néfaste que la situation capitalo-étatiste actuelle:

  • Les propriétés étatiques sont illégitimes.
  • Les propriétés acquises par la violence sont illégitimes, ce qui inclut toute expropriation ou dépossession violente.
  • Prôner la désétatisation des institutions et des propriétés étatiques, i.e. confisquer la propriété illégitime de l’État pour le rendre aux travailleurs (ou à ceux qui l’occupent et l’utilisent) plutôt que la privatisation capitaliste, i.e. transférer la propriété étatique illégitime à faible coût à des corporations pour les enrichir et créer des monopoles privés.
  • La propriété intellectuelle, les brevets et les copyrights sont illégitimes, même s’il faut dévoiler l’identité des auteurs des oeuvres et celle des inventeurs pour ne pas sombrer dans le plagiat et la fausse représentation.

Si on s’entend sur ces principes, il me semble que l’imbroglio autour du droit de propriété relève beaucoup plus de la sémantique qu’elle se base sur un problème réel en pratique, même si moralement parlant, le droit de propriété est un concept inacceptable pour un anarchiste. Bref, ce serait certainement une situation beaucoup plus intéressante dans la pratique que la situation capitalo-étatiste actuel, même si ce n’est pas suffisant. Par contre, je me pose la question suivante: si le droit de propriété est si merveilleux, pourquoi prétendre être un anarchiste alors? Soyez un minarchiste tant qu’à y être, et prônez la défense du droit de propriété privée par une police privée appliquant une loi protégeant le droit de propriété! Ça serait beaucoup plus efficace pour défendre le droit de propriété que l’élimination de l’État qui mènera irrémédiablement à l’éradication progressive de la propriété!

3) Finalement, parlons du profit. La plupart des anarchistes, comme moi, sont contre le profit mais les anarchistes de droite sont en faveur du profit. Ce discours pro-profit va à l’encontre des intérêts des anarchistes. Souvent, leur argumentation circulaire se résume à ceci: le profit est nécessaire parce que dans le capitalisme le profit est nécessaire, donc le profit est nécessaire! (le crédit revient essentiellement à François Tremblay pour cette affirmation) Wow, c’est crissement convaincant! 😉

Cependant, dans la pratique, l’existence du profit dans un monde anarcho-capitaliste serait nettement moins néfaste que dans la situation capitalo-étatiste actuelle, même si ça serait insuffisant. Voici ce que j’avais dit dans ce billet:

Attention, plusieurs formes de profit sont criminels parce que ceux-là sont créés directement par l’État. On peut les regrouper sous le vocable de rente politique. Les profits provenant des privatisations de sociétés d’État (ne pas confondre privatisation avec désétatisation, je reviendrai sur ces deux concepts prochainement), comme la majeure partie de la fortune de Labeaume Le Minable dans l’affaire Mazarin, sont des profits criminels qui n’ont rien à voir avec de l’entrepreneurship. Les profits provenant des contrats avec l’État, provenant de subventions étatiques ou de crédits d’impôts remboursables particuliers, provenant de la participation d’entreprises à des PPP, provenant de la spéculation boursière, provenant du fait que les corporations soient des personnes morales, provenant de la réglementation des brevets et des copyrights (quoique pour les copyrights, il y a un bémol concernant la fausse représentation, j’y reviendrai un jour), provenant du protectionnisme étatique, provenant de lois étatiques favorisant la cartellisation, la monopolisation ou l’oligopolisation d’un marché, etc. sont tous des profits criminels qui n’ont rien à voir avec de l’entrepreneurship. En fait, c’est plutôt de l’entrepreneurshit! Et dans le cas de Labeaume Le Minable, c’est de l’entrepreneurbullshit! 😉

Par contre, le profit entrepreneurial, qui résulte de l’activité des travailleurs mais aussi de l’investissement légitime des entrepreneurs, ne devrait pas être considéré comme un crime, même s’il n’est pas souhaitable, mais plutôt comme un vice indirectement relié au fait que le marché ne soit pas libre, ou un vice causé par un manque naturel de concurrence pour certains biens et services rarissimes. De plus, le profit est toujours relié aux travail des autres. Je reviens encore à l’exemple de l’artiste-peintre: je ne vois aucun problème à ce que cet artiste-peintre vende une des oeuvres et fasse de l’argent là-dessus. Ici, il ne s’agit pas vraiment d’un profit, parce que la somme empochée par l’artiste-peintre provient de son propre travail.

Finalement, dans un véritable libre-marché anti-capitaliste sans intervention de l’État, même les profits entrepreneuriaux fonderaient comme neige au soleil et des profits shylockiens, comme ceux de plusieurs grandes corporations, n’existeraient tout simplement plus et ne seraient plus un amplificateur de pauvreté et de richesse indécente comme c’est le cas présentement.

Remplacez « libre-marché anti-capitaliste » par « libre-marché propriétarien » (je vous suggère de lire ceci) et supprimez le passage où je dis que le profit est un vice, et le reste de cet extrait aurait très bien pu être écrit par un anarcho-capitaliste. Alors, la différence entre les anarchistes pro-profit et les anarchistes anti-profit n’est pas aussi grande que certains le prétendent! Par contre, je me pose la question suivante: si le profit est si merveilleux, pourquoi prétendre être un anarchiste alors? Soyez un capitaliste tant qu’à y être, et prônez un système étatique favorisant les profits des bourgeois au dépens des travailleurs et des exclus du système! Ça serait beaucoup plus efficace pour accroître l’accès au profit que l’élimination de l’État qui mènera irrémédiablement à l’éradication quasi-totale du profit, sauf pour quelques profits entrepreneuriaux nettement moins shylockiens que dans le contexte capitalo-étatiste actuel!

Bref, les apologies des hiérarchies, du droit de propriété et du profit, exprimées par les anarcho-capitalistes, ne sont pas des positions anarchistes et je vais les dénoncer. L’erreur fondamentale de l’anarcho-capitalisme est de réduire l’anarchie à « l’absence d’État », ce qui est loin d’être une définition complète de l’anarchie. Cependant, dans la pratique, ces positions ne sont pas si néfastes en l’absence d’État, surtout si l’on compare avec le contexte capitalo-étatiste actuel. De plus, les anarcho-capitalistes partagent une écrasante majorité des points de vue avec les autres anarchistes sur les autres sujets. Il me semble que ce dernier point devrait être mieux considéré par toutes les parties impliquées dans les débats entre les anarcho-capitalistes et les autres anarchistes, n’est-ce pas? Par conséquent, ça n’avance à rien de traiter de « sale capitaliste » les anarcho-capitalistes qui défendent ces apologies et les anarchistes de droite n’avancent à rien quand ils traitent leurs opposants de « hippies » et de « communistes » quand ils débattent sur ces sujets. Mettons un peu plus d’emphase sur nos points communs que sur nos différends, à tout le moins!

J’en ai encore beaucoup à dire sur ce sujet et je vais fort probablement y revenir une autre fois…

Retour sur le droit au suicide

Ce billet a pour but de clarifier encore plus ma position concernant le suicide suite à certains commentaires en réponse à mon dernier billet.

1) Certains lecteurs ont mal interprété cet extrait:

La promotion du droit au suicide sans agresser les autres ni se faire écoeurer est certainement plus valide d’un point de vue anarchiste et plus libérateur que la valorisation de la parentalité et de la procréation.

Ces lecteurs ont interprété ce passage comme une apologie de la promotion du suicide. Pourtant, « promouvoir le droit au suicide » ne signifie pas « promouvoir le suicide ». Je n’en rien à foutre de la promotion du suicide, même pour Jean De La Charogne! Alors, pas question de vous expliquer comment je ferais pour promouvoir le suicide dans les écoles parce que cela n’a rien à voir avec ce que j’ai dit! (L’affirmation biffée est une des plus stupides que j’ai écrites ici. J’ai été idiot! Bravo à Koval pour sa remarque! Cependant, ça ne change rien au reste.) Je n’ai aucun problème à ce que l’on tente d’alléger les souffrances pour prévenir le suicide mais pas selon les diktats des deux principaux protagonistes  drouatistes et gau-gauchistes étatistes (voir billet précédent), avec toute la violence étatique qui vient avec!

2) L’État et les autres autorités exagèrent volontairement la portée du soi-disant « grave problème de santé publique » (sic) qu’est le suicide, alors que ce n’est pas de ses affaires, encore moins lorsque le suicide n’est pas une agression. Bref, encore une fois, l’État se sert des crises, vraies, fausses ou exagérées, pour justifier fallacieusement son existence et sa violence. Pourtant, la meilleure façon de prévenir le suicide n’est-il pas justement l’adoption d’un mode de vie moins liberticide permettant à chaque individu de vivre selon ses propres désirs, mais sans agresser les autres?

3) Étant donné ma position globale sur le suicide, je suis vigoureusement en faveur du suicide assisté, évidemment. Dans cet excellent billet de la blogueuse Arwen de Ya Basta, que je vous recommande, elle dit ceci:

(…) Mais certaines personnes n’arrivent pas à remonter la pente comme je l’ai fait et souffrent, jour après jour. N’est-ce pas un comportement autoritaire que de les forcer à rester en vie et à endurer leur douleur?

C’est un débat très complexe et je dois avouer que ma position n’est pas encore tout à fait formée. L’interdiction du suicide assisté par l’État est complètement ridicule, car ce ne sont pas des bureaucrates qui sont aptes à juger de la douleur, morale ou physique, d’une personne!

Et je suis entièrement d’accord avec elle sur ce point! Bravo! 🙂 🙂 🙂 🙂

Pour le droit au suicide…sans agresser les autres ni se faire écoeurer!

Le titre de ce billet n’est pas un sarcasme et est tout à fait sérieux. Ce billet est fortement inspiré de cet imbroglio ridicule concernant un article dénonçant les sites Internet pro-suicide paru dans le dernier numéro du magazine Summum (le pendant écrit de CHOI Radio X). Si un propos plus philosophique sur le suicide d’un point de vue anarchiste vous intéresse, je vous suggère de lire cet excellent billet de François Tremblay, affligée d’une maladie mentale selon Renart. 😉

La grande majorité des étatistes prétendent qu’une pandémie 😉 de suicide (quoiqu’il faut admettre qu’elle est plus morbide présentement que la pandémie de grippe A(H1N1) 😉 ) est en cours au Culbec présentement et qu’il faut absolument faire quelque chose pour éradiquer cette pandémie parce que sinon, le Culbec va s’écrouler!

Je vous présente les deux principaux protagonistes étatistes dans le domaine de la prévention du suicide:

1) D’abord, le principal protagoniste est la coalition gau-gauchistes étatistes-fémi-favoritistes-fascistes de la santé publique. Cette racaille croit que le suicide est un grave problème de santé publique (pourtant, il s’agit d’un problème de santé mentale privée et parfois même, il ne s’agit pas d’un problème de santé du tout!) qui justifie l’interventionnisme accru de l’État pour tout et pour rien. Ces fascistes de la santé utilisent cette recette simple, idiote et liberticide pour soi-disant prévenir le suicide:

1) Parler le moins souvent possible du suicide afin de prévenir ce qu’ils surnomment l’ « effet d’entraînement ».

2) Parenter le plus possible les individus dits « à risque », sous un lavage de cerveau fémi-favoritiste, en les déresponsabilisant totalement de leurs problèmes.

Cette coalition gau-gauchiste étatiste dénonce les médias qui osent parler du suicide comme le magazine Summum et est à l’origine de l’imbroglio contre ce magazine.

2) Ensuite, leur principal adversaire est la coalition droutatistes étatistes-maqueuelinistes, moins puissante mais encore plus stupide que ses adversaires. Cette coalition a au moins le mérite de dénoncer l’intrusion des fascistes de la santé publique dans la prévention du suicide mais elle a pourtant une attitude encore plus catastrophiste et liberticide que son adversaire. Cette racaille utilise une recette un peu moins simple mais encore plus stupide et liberticide  pour « prévenir » le suicide que celle de la coalition gau-gauchiste:

1) Parler le plus souvent possible du suicide afin de présenter un portrait encore plus catastrophiste de la situation culbécoise que son adversaire gau-gauchiste étatiste, d’ « éradiquer le tabou » entourant cette problématique et de culpabiliser le plus possible les suicidaires est le dépeignant comme « des lâches ».

2) Parenter le plus possible et de manière la plus hiérarchisée possible les individus dits « à risque », sous un lavage de cerveau maqueueliniste, en les responsabilisant totalement de leurs problèmes.

3) Valoriser la réduction des libertés civiles, afin de rendre le suicide moins acceptable moralement. Adopter des points de vue drouatistes étatistes: parentalité hiérarchique patriarcale avec l’homme-pourvoyeur-chef de famille, recrutement militaro-terroriste, uniformes à l’école et « écoles uniquement pour garçons », (à la limite, cette idée peut avoir un certain sens mais pas si elle est imposée)  répression policière accrue, guerres à la drogue et au décrochage scolaire, etc. Retourner à la morale religieuse catho-fasciste (par exemple, ceux qui souhaitent le retour du cours d’enseignement catho-fasciste dans les écoles publiques) avec la toute la violence qu’elle contient.

Les patrons du magazine Summum sont des membres de cette coalition drouatiste étatiste (au moins, ils ne sombrent pas dans la répression sexuelle! 🙂 ). Même si je sais fort bien que le titre « Tous les trucs pour réussir votre suicide » n’est là que par un prétexte de marketing provocateur, je ne vois aucun problème avec ce titre, contrairement à ce que pense la coalition gau-gauchiste étatiste. Le vrai problème dans cet article est la dénonciation de ces sites pro-suicide, ainsi que du suicide lui-même, dans cet article, ce que la coalition gau-gauchiste étatiste omet volontairement de considérer, bien sûr!

La promotion du droit au suicide sans agresser les autres ni se faire écoeurer est certainement plus valide d’un point de vue anarchiste et plus libérateur que la valorisation de la parentalité et de la procréation. D’aucune façon, il ne devrait y avoir de répression du suicide si ça n’agresse personne d’autre. Je suis fortement en faveur de ce droit au suicide et les anarchistes devraient à mon avis appuyer ce point de vue. Même si ça me fait de la peine et que ça fait de la peine aux proches quand ça arrive, je n’ai aucun problème à ce que les gens se suicident, en autant qu’ils n’agressent pas les autres. L’individu a le droit de pouvoir disposer de son propre corps comme il le désire sans se faire écoeurer par quelconque autorité. De toute façon, l’adoption d’un mode de vie moins liberticide permettant à chaque individu de vivre selon ses propres désirs, mais sans agresser les autres, fera probablement en sorte d’atténuer les souffrances morales et de réduire le taux de suicide. Quant aux hommes cocus déçus qui souhaitent amener « leur » femme et « leurs » enfants au Paradis avec eux, qu’ils se suicident AVANT de tuer les autres, alors nous en serons bien débarrassés!

Finalement, le suicide de certaines personnes peut être une bonne chose. Par exemple, si Jean Charest se suicidait, je serais très heureux et nous en serions bien débarrassés! Tout de même, j’aurais de la compassion pour sa conjointe Michèle et les enfants engendrés par couple premier-sinistriel. Attention, je n’ai pas dit que je souhaitais qu’il se fasse tuer, quand même! Après tout, en tant qu’anarchiste, je suis contre les agressions!

Pourquoi la parentalité et la procréation sont invalides? (partie II: réponse à Renart)

J’étais censé de poursuivre ma traduction-adaptation de ce billet de François Tremblay, mais en fin de compte, je vais répondre à ce billet de Renart L’éveillé qui cherche à discréditer l’anarchisme…seulement parce que j’ai OSÉ commettre cet affreux sacrilège: dénoncer le concept vigoureusement hiérarchique de la parentalité! Au secours, la race « culbécoise de souche » (sic) est en danger à cause de bâtards extinctionnistes comme moi, tous aux abris!

Ceci dit, je me dois tout de même de remercier ce pontife autoproclamé de la blogosphère québécoise d’opinion (ou le roi autoproclamé (comme tous les maîtres) de la blogosphérouille gaucho-patriotarde, comme le dit si bien Anne Archet! 😉 ) d’avoir critiqué ma position sur la parentalité et la procréation. C’est une très bonne chose que ce questionnement énerve un étatiste comme lui et qu’un plus grand nombre de personnes puissent me lire sur ce sujet, je n’en souhaitais pas tant! Tant mieux! Notons tout de même que la reine (non-autoproclamée: c’est juste moi qui le dit!) de la blogosphérouille anarcho-fédéraleuse québécoise, Anne Archet, adopte une position encore plus idiote que celle de Renart, mais je ne suis pas surpris du tout: les circonstances font en sorte qu’elle ne pouvait tout simplement pas être d’accord avec moi là-dessus!

Mais d’abord, je vais préciser un truc: mon but est d’expliquer AUX ANARCHISTES D’ABORD ET AVANT TOUT (et aussi d’informer les autres) pourquoi le parentage et la procréation sont des concepts invalides POUR LEUR PROPRE INTÉRÊT, DANS LE CONTEXTE ACTUEL ÉTATISTE, pas de convaincre les étatistes qui ont tout intérêt (sauf les féministes et les écologistes) à perpétuer le modèle hiérarchique de la famille ni de prétendre que la procréation serait inexistante dans une anarchie. Pas question d’essayer de convaincre les étatistes de l’invalidité de ces concepts, puisque ceux-ci sont généralement valides d’un point de vue étatiste de toute façon. Tout de même, s’il n’y a qu’un seul lecteur étatiste qui est d’accord avec mon opinion, je vais être encore plus ravi. De plus, je sais fort bien qu’il y aura encore des enfants dans une anarchie, je ne jamais prétendu le contraire!

Autre point à préciser: Renart essaie de discréditer les anarchistes en se servant de mon opinion sur ces concepts. Dans les faits, son billet n’est pas une critique de l’anarchisme, mais bien une critique de mon opinion sur la parentalité et la procréation, opinion qui n’est pas partagée par la plupart des anarchistes et des libertariens, en passant. En aucun cas, son billet ne vise les autres anarchistes; il ne s’agit strictement que d’une critique ad hominem de ma pensée.

Aussi, dans mon premier dernier billet sur cette question, j’ai proposé l’alternative extinctionniste dans le but de fournir des arguments supplémentaires contre la procréation, et non pas parce que je suis strictement en faveur de l’extinction totale des êtres humains. Ceci dit, de faire la promotion de l’extinction VOLONTAIRE de l’être humain est tout à fait valide d’un point de vue anarchiste, même si je ne suis pas entièrement d’accord avec ça. De plus, je n’ai pas tellement de problème avec l’adoption des enfants déjà existants par des anarchistes. C’est un moindre mal, en fait!

Maintenant, je vais citer quelques passages écrits par Renart et je vais y répondre.

Ne fais pas à autrui ce que tu estimes déraisonnable qu’un autre te fasse.

Thomas Hobbes 1588-1679

(J’introduis mon texte avec cette phrase en gonflant le sens du verbe « faire » jusqu’au verbe « penser ».)

D’abord, j’aimerais que Renart me dise ce que je pense de si déraisonnable envers lui. Ensuite, lorsque j’écris, je m’attend à être critiqué, voire même insulté, de façon déraisonnable par des lecteurs qui ne sont pas d’accord avec moi, alors je n’embarquerai pas dans cette rhétorique judéo-chrétienne à la sauce Hobbes, certainement pas en gonflant le sens du verbe « faire » jusqu’au verbe « penser ». De plus, j’adopte souvent le standard propre à ceux que je dénonce. Par exemple, quand j’affirme que les soldats sont des criminels, j’utilise le même standard (à un moindre degré, en fait) que les militaristes emploient lorsqu’ils traitent les anti-militaristes de « pro-terroristes » et de « minables », comme l’a si bien fait Sarko Labeaume. Quand j’affirme que Sarko Labeaume s’est enrichi en fourrant le système, j’utilise le même standard employé par Sarko Labeaume lui-même quand il prétendait que certains des employés de Culbec City étaient des fourreurs de système.

Si je suis anarchiste, j’invente ce sobriquet pour me décrire : anarcho-futuriste. C’est que je considère l’anarchisme au-delà de l’utopie, puisque le futur semble déjà plus gravé dans le réel que l’utopie. Mais l’humanité a des devoirs à faire, très longs et même pénibles, c’est tout ce que je peux concéder.

Ceux qui connaissent bien Renart savent fort bien que, malgré certains de ses questionnements pertinents concernant l’État et que j’apprécie, sa position soi-disant « anarcho-futuriste » n’est pas vraiment anarchiste. Même Michel Kelly-Gagnon, le capitaleux en chef du Lobby anti-travailleurs des Patroneux du Culbec, est plus anarchiste que lui! Faut le faire! Il ne faut pas oublier que Renart est en faveur de l’interdiction de la cigarette dans les bars pour adultes et du permis de conduire à 21 ans! Anarcho-futuriste, mon cul!

C’est bien agréable de jouer aux petites autos et aux camions dans un carré de sable, mais il faudrait bien regarder ce qui se passe plus haut et plus large…

Si je ne regardais pas ce qui se passe plus haut et plus large, ce blogue n’existerait pas. Mieux vaut jouer aux petites autos et aux camions dans un carré de sable que de forcer violemment les gens à financer une institution comme l’État.

Ce qui m’amène à des concepts comme le « parentage » (sorte de diabolisation du lien naturel entre l’enfant et ses parents), à des positions contre la procréation et à l’extinctionnisme (le terme est assez clair!), concepts que me fournit la lecture d’un blogue qui se qualifie d’anarcho-pragmatiste.

Ma prise de position contre la parentalité est une diabolisation de lien hiérarchique sociétal entre les parents et les enfants DANS LE CONTEXTE ACTUEL, pas une diabolisation du lien biologique naturel parent-enfant.

À la base, tout ça me donne l’impression d’être les résultats angoissés de quelques individus mal dans leur peau,

Putain, on croirait entendre Jeff Fillion quand il critiquait la gau-gauche étatiste, mais en moins vulgaire. Renart sombre dans le blogue-poubelle ici. Au moins, ce n’est pas un état permanent comme avec Fillion!

Lors de la création de ce blogue, j’admets que j’étais dans une profonde déprime qui durait depuis trop longtemps et qui a pris fin vers septembre 2008. Mais grâce en partie à ce blogue, je me sens beaucoup mieux dans ma peau présentement. Cette blogothérapie fut beaucoup plus efficace que la trop grande quantité d’anti-dépresseurs qu’on prescrit à tort et à travers dans le système de santé culbécois soviétisé.

asociaux, tant au niveau amical qu’amoureux,

Je suis un peu moins asocial depuis la création de ce blogue. Au niveau amical, j’ai suffisamment d’amis comme ça (i.e. très peu) et j’abhorre l’hypocrisie des connaissances multiples insignifiantes et du réseautage capitaliste. En ce qui concerne l’amour, ce n’est pas de ses crisses d’affaires mais il est vrai que ma vie amoureuse est difficile pour plusieurs raisons, entre autres en raison du fait que les femmes en général, surtout les plus jeunes qui sont les plus contaminées par la propagande fémi-favoritiste, veulent généralement être dans une relation strictement amicale (je n’ai rien contre mais je souhaite une plus grande variété) ou dans une relation hiérarchique de couple avec fidélité obligée couplée avec le parentage (inacceptable pour moi), alors que je préfère une relation d’ami-amant sans domination hiérarchique ni fidélité obligée, ce qui les effraie! Mais je me pose des questions. Comment la promotion de la violence étatique peut être pertinent d’un point de vue social? Jusqu’à quel point un État tentaculaire et obèse comme le Culbec nuit-il à la coopération sociale volontaire entre les individus? Qui sont les plus asociaux: ceux qui fuient la vie en société pour vivre de façon plus conforme à leurs désirs ou ceux qui ostracisent ceux qui sont différents d’eux et qui n’ont commis aucun crime?

De plus, je ne connais personnellement aucun anarchiste dans ma vie personnelle: celle-ci n’est pas nécessairement représentative de la vie personnelle des autres anarchistes et elle n’est surtout pas représentative de la perception méprisante des anarchistes vomie par les étatistes. Qu’il continue à jouer à la pintade vantarde et à essayer de prouver sa soi-disant supérioroté (le deuxième « o » est volontaire!) morale sur les non-parents et les célibataires en nous ânonnant de ses photos de son bébé et en nous faisant part de son immense bonheur dans sa vie idyllique de couple. Au moins, ça me fait marrer! Vive Blogue Story! Blogue Story, nous deux en tandeeeeeeem! Oh yeah! 😉

qui justifient leur mal-être en échafaudant des théories abracadabrantes, et en prenant soin d’avoir toutes les réponses aux contre-arguments avec la tactique qui consiste à essayer de prouver à l’interlocuteur l’illusion absolue dans laquelle il est plongé

Il est navrant de constater qu’un artiste comme Renart qualifie ainsi cette forme d’imagination sociale qu’est l’anarchisme en ne se basant que sur une critique de mon point de vue et une analyse méprisante de ma vie personnelle. En ce qui concerne les théories abracadabrantes, les étatistes sont des spécialistes de ces raisonnements fallacieux dans le but de nous faire avaler leur camelote!

Comment sérieusement considérer avoir à coeur le concept de liberté quand tu proposes des théories qui confrontent extrêmement la liberté de la très grande majorité des êtres humains, tant au niveau du bonheur simple de désirer un enfant en connaissance de cause que de celui essentiel de simplement vivre?

Évidemment, en tant qu’étatiste, il est faveur des hiérarchies de pouvoir, alors il est en faveur de la liberté (sic) d’élever hiérarchiquement SES enfants. Lutter contre la parentalité et la procréation, DANS LE CONTEXTE ACTUEL, fait partie intégrante de la lutte contre les hiérarchies de pouvoir et, par conséquent, de la lutte pour une liberté plus accrue.

Et ça ne me dérange pas qu’ils soient assez conséquents pour en payer individuellement le prix : qu’ils crèvent vieux et seuls ou même tout de suite si le poids de notre monde est si insoutenable!

On croirait entendre Jeff Fillion vomissant contre la gau-gauche étatiste. De plus, je n’ai pas l’intention de quitter le Québec et je n’ai jamais dit que le poids de notre monde était insoutenable. Je dis seulement qu’il est encore possible de l’améliorer et d’y accroître les libertés.

Et c’est bien là où ma vision est différente de la leur : je crois que la liberté individuelle se doit d’être en équilibre avec la liberté collective; et si la liberté collective a encore besoin majoritairement de l’État, il faut individuellement le respecter (d’où l’idée de l’anarcho-futurisme). On a beau vouloir faire avancer la liberté individuelle, il y aura toujours la collective pour la freiner de quelques manières que ce soit.

Liberté collective? Kossé ça? Ça prend vraiment un gau-gauchiste étatiste tordu pour roter un tel baloney avarié! Je cite des propos du Mouton Marron: « la “liberté collective” ne s’oppose pas à la “liberté individuelle”. La liberté ne s’oppose pas à elle-même! » De plus, je rappelle ma sixième attitude essentielle anarcho-pragmatiste: Je ne suis vraiment libre que si tous les hommes sont libres!

De plus, l’État n’a jamais apporté quoi que ce soit pour la liberté. En fait, les seules occasions où l’État a pu sembler apporter quelque chose à la liberté, c’est quand il a aboli des structures ou des lois qu’il avait lui-même promulguées ou qu’il a décidé de moins intervenir dans un secteur donné. Un anarchiste ne peut tout simplement pas affirmer que « la liberté collective a encore besoin majoritairement de l’État », c’est complètement illogique! De plus, comment la liberté collective peut-elle freiner la liberté individuelle?

Et à tenter de faire entrer l’anarchie par la gorge en forçant, il y a de fortes chances qu’on la vomisse, ce que je suis pas mal en train de faire…

Dans ce blogue, il n’a jamais été question de faire entrer l’anarchie par la gorge! D’où vient cette connerie? S’il y en a un qui est contre la violence, au grand dam de plusieurs anarchistes de gauche, c’est bien moi! Évidemment, Renart préfère faire entrer les impôts par la gorge des CONtribuables!

Finalement, je vous suggère de lire ces excellentes réponses de Bakouchaïev et du Mouton Marron. Bonne lecture!

De plus, Renart vient tout juste de publier une suite que je n’ai pas encore pris le temps de lire. À suivre…

Pourquoi la parentalité et la procréation sont invalides? (partie I)

Note 1: Il ne s’agit en aucun cas d’un billet visant à renier mes parents et ma famille immédiate que j’aime beaucoup. Je ne fais que remettre en question un système hiérarchique que je considère invalide d’un point de vue anarchiste et mon but n’est pas d’ostraciser individuellement les parents ni de favoriser quelconque politique étatiste de contrôle des naissances.

Note 2: Si jamais je devenais un père un jour, n’hésitez pas à me traiter d’imbécile en me rappelant ce billet!

Note 3: Généralement, les étatistes ont tout intérêt à être en faveur de la parentalité et de la procréation (ils vénérent beaucoup la famille, surtout les drouatistes) et je peux très bien comprendre leurs arguments. Par contre, j’expliquerai un jour pourquoi ces deux concepts sont invalides d’un point de vue écologiste et féministe.

Ce billet est une traduction-adaptation partielle de ce billet de François Tremblay. Il est fort probable que ce billet aura une ou plusieurs suites.

Définissons la parentalité comme suit: la parentalité désigne le processus hiérarchique d’éducation des enfants par des « parents » dans ce qui est appelée une « famille », dans le contexte actuel.

S’il y a un cas évident d’hiérarchie et d’exploitation, nous n’avons même pas besoin de considérer l’État et la religion. Nous n’avons besoin que de considérer la parentalité, le fondement même de notre psychisme.

La parentalité s’exerce dans le cadre d’un système hiérarchique strict, avec les parents à l’échelon supérieur et les enfants à l’échelon inférieur. Les parents sont la quasi-totalité du temps les parents biologiques, i.e. le couple homme-femme qui a baisé et dont un spermatozoïde et un ovule se sont rencontrés pour amorcer le processus de procréation. En se basant sur ce processus, il est convenu que ces deux personnes, qui n’ont généralement aucune compréhension (ou à la limite, une compréhension très limitée) sur la manière d’élever des enfants sauf l’exemple de leurs propres parents, maintiendront virtuellement un pouvoir illimité sur le nouvel être humain par l’intermédiaire du confinement privé dans leur propre domicile et par l’intermédiaire d’un environnement psychologique intimidant où la vie des enfants au quotidien dépend de l’obligation de plaire à « ses » parents, pour une durée légale d’environ 18 ans (parfois plus dans certains États arriérés, ce que semble appuyer Renart L’éveillé, et souvent plus dans la pratique).

Ceci semble entièrement normal pour nous parce que c’est ce que nous avons expérimenté pendant notre vie pré-adulte tout entière. Mais d’un point de vue anarchiste, cette idée est foutrement insensée. Il n’y a absolument aucune raison valable pour désigner arbitrairement les gens dont leur implication n’est constituée que par leurs contributions respectives de fluide corporel (et dans le cas de la mère, neuf mois d’une croissance cellulaire purement involontaire) comme étant les possesseurs de ce nouvel être humain, sans oublier l’absurdité de posséder un être humain pour commencer! Il n’y a absolument aucune raison de rendre le plus difficile possible la protection de ces êtres humains contre les abus, et de les garder les plus vulnérables possibles face à leurs abuseurs potentiels (lesquels sont, la plupart du temps, la famille elle-même ou des membres de la famille étendue). Il n’y a absolument aucune raison de laisser quelque chose d’aussi important que la croissance (morale, intellectuelle et physique) des enfants dans les mains de gens qui n’ont absolument aucune compréhension de la croissance des enfants. Je crois que, si vous aviez à bâtir un système qui était autoritaire, qui était le plus mauvais possible pour les enfants, et qui rendait le plus difficile possible la prévention des abus, vous en arriveriez à un truc semblable à ce que la parentalité est devenue aujourd’hui. Sans oublier les effets destructeurs sur la pensée critique et sur l’aspect social du système scolaire étatique (ce qui inclut les écoles soi-disant « privées » qui fonctionnent sous un modèle semblable, voire même encore plus répressif que l’école publique, n’en déplaise à Christian Mistral et à ses complices pro-hiérarchies drouatistes étatistes et libertariens vulgaires) et vous obtenez un bon portrait du genre de traitement qu’un être humain doit subir durant la première portion de sa vie.

D’un point de vue anarchiste, je ne peux voir aucune valeur possible à un tel système. C’est hautement autoritaire et très hiérarchique. C’est aussi de l’exploitation systémique parce que ce système garde captifs les enfants à un style de vie et à une vision du monde qui n’est pas selon leurs choix: à la base, ils se font régenter et mouler leur propre vie contre leur gré. Un exemple est la coutume du Rumspringa chez les Amish. La vaste majorité des adolescents Amish, malgré le grand attrait pour la vie extérieure, choisissent de rester dans leur communauté, parce qu’ils ne reverraient plus jamais leur famille et qu’ils ont été élevés à croire qu’ils iraient en enfer s’ils la quittaient. Cependant, si la plupart d’entre eux avait la liberté de choix, ils ne choisiraient pas d’être des Amish, n’est-ce pas? Même si je suis certain que quelques personnes s’y joignent volontairement, il n’y a pas une grosse foule qui cogne à la porte des Amish!

La parentalité, même chez beaucoup d’anarchistes (bravo à François et à Bakouchaïev qui ont bien compris! 🙂 ), est considéré comme intouchable. Pire encore, le modèle hiérarchique parental proposé par les anarchistes de droite et les libertariens est à peine moins répressif que celui proposé par la drouate étatiste et encore plus répressif que celui de la gau-gauche étatiste. Quel raisonnement confus! Quelle belle brochette de CONservateurs bien vernis dans ce débat! Quoique, tout comme la gau-gauche étatiste, les anarchistes de gauche du Québec ne semblent pas trop réfractaires à ces orphelinats criminels étatiques pour bébés que sont les crisses de CPE! Vraiment n’importe quoi!

Cela semble pour moi plus comme une hypocrisie qu’autre chose. Les anarchistes et les libertariens, qui sont censés, en principe, de proposer des meilleures façons de vivre et des meilleurs types de sociétés (quand il ne s’agit pas d’abolir carrément la société, et je suis d’accord avec Anne Archet dans la majeure partie de sa pensée là-dessus), s’interdissent d’examiner eux-mêmes la source du psychisme des individus qui composent la société et les divers types de conséquences qu’elle engendre. C’est comme si on prétendait qu’on devrait trouver des façons d’améliorer les ordinateurs mais sans jamais remettre en question l’idée du transistor ou sans jamais remettre en question l’idée du code binaire! Eh bien, pourquoi pas?

Finalement, je vous suggère de visiter ce site extinctionniste. Bonne réflexion!

Pourquoi les hiérarchies sont immorales? (partie I)

Ce billet est une traduction-adaptation partielle de ce billet de François Tremblay. Il devrait y avoir une suite.

L’affirmation à l’effet que les hiérarchies sont immorales et doivent être éradiquées est une prémisse anarchiste fondamentale. On peut certainement affirmer qu’une personne ne peut pas être un anarchiste sans être d’accord d’une certaine façon avec cette prémisse. Les capitalistes et les autres étatistes (et même les anarchistes de gauche, les anarchistes de droite et les libertariens, indirectement) remettent souvent en cause cette prémisse, alors ça vaut la peine d’en débattre ne serait-ce que pour cette raison.

Par conséquent, j’aimerais vous présenter une définition d’une hiérarchie, que j’endosse entièrement. Une hiérarchie est tout système social où le contrôle est utilisé d’une façon qui est à la fois 1. systémique et 2. dirigée.

1. L’usage du contrôle doit être systémique, i.e. partie intégrante du système, et non pas circonstancielle. Par exemple, un homme qui maltraite sa conjointe dans un parc d’amusement parce qu’il a été éduqué à croire que les femmes sont inférieures. Dans ce cas de figure, la hiérarchie n’est pas le parc d’amusement, mais le machisme: le contrôle étant circonstanciel au parc d’amusement en tant que système.

2. L’utilisation du contrôle doit être dirigée, i.e. d’une personne spécifique ou groupe d’individus- les supérieurs- à une autre personne spécifique ou groupe d’individus- les inférieurs. Dans le cas du machisme, les supérieurs sont les hommes et les inférieures sont les femmes, les transgenres et les intersexuels. Dans le cas du fémi-favoritisme, les supérieures sont les femmes et les inférieurs sont les hommes (au moins, elles n’ont pas tendance à vouloir contrôler les transgenres et les intersexuels).

Comme les anarchistes l’ont constaté vigoureusement, les hiérarchies existent partout en société. Voici les principales:

1) Le gouvernemaman est la hiérarchie la plus reconnue et la plus démonstrative. Avec faste et avec tout le charme bourgeois inhérent à la médiocrassie pseudo-représentative, on y élit des Présidents, des Premiers Sinistres, ou on y couronne des pantins relationnistes Rois-nègres mais on sait que la majeure partie du pouvoir est dans les mains des bourreaucrassies et des agences étatiques gigantesques qui combattent entre eux et de manière acharnée (ou achalante, comme le dirait si bien Sheila Copps! 😉 ) pour les ressources et les lois, sans compter les lobbyistes privés ou para-gouvernementaux, les think tanks comme l’Institut Économerdique de Montreal, les groupes de pression et les élites syndicaleuses, inhérents aussi au système capitaliste, qui orientent les lois par la persuasion socio-médiatique ou par la corruption. Le citoyen-esclave ordinaire, qui est soumis aux maîtres « gagnants », peu importe qui sont-ils, est l’inférieur. Le but des gouvernemamans est la monopolisation d’un pouvoir politique de plus en plus omniprésent.

2) Le capitalisme est la hiérarchie la moins reconnue. Il y a là une distinction claire entre la classe exploitante des dirigeants corporateux et des investisseurs (dans une moindre mesure, car ils sont souvent victimes eux-mêmes des dirigeants corporateux) d’un côté, et leurs employés-esclaves de l’autre, sans oublier le groupe des CONsommateurs (dans une moindre mesure, mais qui sont victimes des conséquences des activités de production). Le but des hiérarchies capitalistes, généralement par l’intermédiaire des grandes corporations, est le profit le plus shylockien possible. François prétend que le capitalisme est une hiérarchie aussi importante, voire plus importante, que l’État et les anarchistes de gauche prétendent que le capitalisme est une forme de hiérarchie encore plus importante que l’État. Je ne suis pas d’accord avec eux sur ce point. Les mécanismes de marché seraient déjà beaucoup moins hiérarchiques sans État, quoique les hiérarchies ne seraient pas totalement éradiquées dans un contexte de libre-marché propriétarien. Bien sûr, les anarchistes de droite et les libertariens banalisent généralement, voire réfutent, le fait que le capitalisme est une hiérarchie, ce qui est encore plus farfelu.

3) Les religions et les sectes sont une autre catégorie majeure de hiérarchies. Même si elles sont évidemment différentes, je les classifie dans le même groupe à cause de leurs buts (principalement, le contrôle de la pensée) et de leurs structures (autorités qui sont prétendus « plus proches de Dieu » ou autrement plus « sacrés »). Ceci dit, contrairement à la croyance populaire, j’ai beaucoup plus peur des religions, qui collaborent souvent avec l’État et les capitalistes, que des sectes, qui sont souvent réprimées criminellement par l’État dans l’intérêt des religions dites « officielles ». Sauf peut-être quand les enfants sont victimes des sectes (par le biais du parentage, une autre hiérarchie!) et encore là, les religions ne sont pas vraiment mieux!

4) Le parentage et les écoles, qui ont tous les deux pour but de contrôler les enfants sous prétexte de l’endoctrination et (dans le cas du parentage surtout) du statut social.

5) Racisme, sexisme (incluant le maqueuelinisme et le fémi-favoritisme), âgisme et tout autre forme de discrimination.

6) Les pénitenciers et les autres prisons, incluant les prisons virtuelles, si bien décrites par Anne Archet.

Si vous jetez un coup d’oeil à cette liste, il est clair que les hiérarchies sont très envahissantes dans les sociétés modernes. Comment sommes-nous rendus à une telle situation? Est-ce que l’État est la racine du problème? Pas vraiment! Même si l’État a créé ou aggravé la grande majorité de ces problèmes, il est sans conteste que l’élimination seule de l’État n’éliminerait pas toutes les hiérarchies: par exemple, la discrimination existait bien avant la création des États, quoique les discriminations ont été aggravées par l’État. Une hypothèse intéressante est que certaines de ces hiérarchies aient été causées par les nécessités de la vie tribale pré-technologique (et non pas Montrealaise, malgré les supplications de Sarko Labeaume! 😉 ) et ont survécu parce qu’elles donnaient du pouvoir à quelques groupes favorisés, qui sont devenus intéressés à maintenir ce pouvoir, ce qui a par conséquent engendré l’État. Qu’en pensez-vous?

Un texte percutant anti-HADOPI

Voici un percutant texte anti-HADOPI (la loi HADOPI étant une loi française anti-piratage, particulièrement dans la musique, le cinéma et les logiciels informatiques) écrit par un certain Mathieu et publié dans le journal Anarchosyndicalisme de la CNT-AIT Midi-Pyrénées. À part certaines notes que j’ai ajoutées, je suis d’accord avec l’ensemble de cet article.

BOYCOTTEZ LES ARTISTES HADOPIPHILES

Mercredi 11 juin, le gouvernement a subi un nouveau camouflet sur la loi HADOPI: le Conseil constitutionnel a censuré une partie du texte. Pas sur des dispositifs mineurs ou sur une erreur de procédure, mais pour atteinte à la présomption d’innocence, à la liberté d’expression et à la séparation des pouvoirs. En gros, le Conseil constitutionnel a été obligé de constater que le parlement et le gouvernement avaient violé, en votant la loi HADOPI, plusieurs principes fondamentaux de la République. Rien que ça. Mais, rassurez-vous, les violeurs ne risquent rien, Marianne est bonne fille et HADOPI va reprendre sous une autre forme.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi les débats, voici en quelques mots de quoi il en retourne. HADOPI créait une autorité administrative qui devait envoyer des mails aux « pirates » identifiés par les ayant droits, afin de les dissuader de télécharger. Au bout d’un certain nombre de mails, la ligne Internet pouvait être coupée par l’autorité administrative, sans procès et surtout sans moyen immédiat de défense de la personne accusée. Une fois la ligne coupée, il fallait en plus continuer à payer son abonnement! Le Conseil constitutionnel a censuré cette procédure … qui va simplement être remaniée.

Outre l’aspect profondément liberticide de cette loi (même dans sa version censurée), on remarque qu’elle est faite, non pas pour protéger la culture (ni les véritables artistes), mais bien pour protéger les profits des majors (grandes entreprises pseudo-culturelles). Ces entreprises, qui ruinent la culture en nous abreuvant de Star Académie (note de David: tiens, tiens, en France aussi!) et de films tous plus niais les uns que les autres, ne comprennent pas que les gens ne veuillent plus payer pour leur servir de tout à l’égout.

Les majors hurlent à la catastrophe pour la culture (!!!) parce que les sous ne rentrent pas assez vite dans leurs caisses. Pour améliorer le sort de leurs actionnaires, ils ont donc demandé au gouvernement de leur faire une loi sur mesure qui oblige l’internaute à installer des logiciels espions sur leur ordinateur (seul moyen de prouver son innocence, et accès facile pour l’État à toutes vos données personnelles), et qui condamne un individu sur la seule foi des relevés d’adresse IP (c’est l’équivalent d’une adresse postale sur Internet), effectués par les majors. Ces procédures, allongées par le passage devant le juge qui va certainement être voté cet été, vont en plus coûter extrêmement cher, et pour un résultat minime.

En effet, en août 2008, il y avait en moyenne 450 000 films téléchargés par jour, quant à la musique, certainement beaucoup plus… Ces centaines de milliers de « dangereux délinquants » sont menacés de passer devant la justice! C’est avec de telles lois qu’on fait monter les statistiques de la délinquance! (note de David: et ça fait sourire Sarkonazi 1er qui peut alors justifier une répression policière accrue!)

Que les majors défendent leur beurre et sacrifient les libertés sur l’autel de leur profit, cela ne surprend guère. Mais ce qui est plus dérangeant, c’est la cohorte d’artistes, souvent « de gauche », qui sont montés au créneau pour cette même cause. En vrac, on trouve: Étienne Daho, Christophe Maé, Kery James, Sinik, Francis Cabrel, Patrick Bruel, Jean-Jacques Goldman, Jenifer, Stanislas, Raphaël, M Pokora, Keren Ann, Thomas Dutronc, Eddy Mitchell, Isabelle Boulay (eh bien!), Maxime Le Forestier, Martin Solveig, Marc Lavoine, Calogero, Gérard Darmon, Pascal Obispo, Jacob Devarrieux, Elie Seimoun, Alain Bashung, Bernard Lavilliers, Rachid Taha, Bob Sinclar, Psy4delarime, Abd Al Malik, Anis, André Manoukian, Charles Aznavour, Alain Souchon, Mademoiselle K, Soprano, Arthur H, BB Brunes, Liane Foly, Emmanuelle Seigner, Ridan, Renan Luce, Zita Swoon, Johnny Hallyday, Empyr, Kenza Farah, Shine, Camaro, Diam’s, Renaud, Romane Cerda, Cali, la Grande Sophie et Michel Piccoli… (note de David: sans compter la racaille des nombreuses veudettes culbécoises anti-piratage et une cohorte encore plus garnie de « tartistes » hollywoodiens qui appuient ce même genre de camelote liberticide).

Toutes ces belles âmes prétendent vouloir sauver la culture. Pourtant, quand on voit ces noms, on se dit qu’ils n’ont pas l’air de mourir de faim à cause du piratage. Au lieu de demander des comptes à leurs patrons sur leur gestion catastrophique et leur incapacité à s’adapter aux nouvelles technologies (position minimale exigible de la part de réformistes de gauche), ils font bloc avec eux et revendiquent la diminution des libertés comme un acte positif pour la culture. Belle vision que celle-là! La culture contre la liberté! Les fascistes n’auraient pas mieux dit!

Contre toute cette aristocratie de privilégiés, il est temps de revendiquer la gratuité totale et absolue de la culture (note de David: je ne suis pas d’accord avec cette exagération gauchiste et je n’ai rien contre les mécanismes de marché mais je préfère tout de même la liberté des clients aux profits des corporateux). Face à l’attaque mercantile d’HADOPI, une réponse s’impose. Elle est simple, facile et efficace: le boycott. N’achetez plus rien de tous les « artistes » qui se sont prononcés pour la loi HADOPI. En abandonnant les artistes-épidicers (note de David: j’ignore la signification de ce jeu de mots, artistes-épiciers?) à leur triste sort, vous aurez tout le temps de découvrir de véritables artistes, ceux qui ont autre chose à exprimer que leur compte en banque. Vous gagnerez en qualité et en plus, vous ferez des économies.

Fémi-favoritisme: Riri Tartineau n’a pas compris!

Riri Tartineau publie souvent des torchons masculinistes et islamophobes dernièrement. Dans ce pamphlet, il écrit un mot de trop:

Cette semaine, les adeptes de Simone de Beauvoir ont rompu le silence pour dénoncer une situation révoltante.

Était-ce le port du voile? La polygamie? L’excision? La charia? Les crimes d’honneur?

Je ne vois pas ce que la polygamie fait dans cette liste. Je suis en faveur de la polygamie (un homme vivant sous le même toit que plusieurs femmes ou une femme vivant sous le même toit que plusieurs hommes) et je suis contre la répression policière de la polygamie. Dois-je comprendre que Tartineau est faveur de sa judiciarisation? Il devrait se relire avant de publier, le sale con!

Dans cet article, Tartineau dénonce, avec raison, le silence complice des fémi-favoritistes concernant des actes machistes accomplis par des hommes étrangers (prenez par exemple le cas du port du voile chez les employés du secteur public), couplé à une intolérance véhémente (et souvent justifiée, tout de même) concernant ces mêmes actes machistes accomplis par des « Québécois de souche » (je hais ce terme!).

Le problème, c’est que Tartineau n’explique jamais pourquoi les fémi-favoritistes agissent ainsi. Alors, s’il est trop cave pour comprendre, je vais lui expliquer:

POUR QUE LE MOUVEMENT FÉMI-FAVORITISTE CULBÉCOIS PUISSE JUSTIFIER SA CAMELOTE ÉTATISTE LIBERTICIDE, LEURS ZÉLATEURS (la plupart des fémi-favoritistes sont des hommes) NE DOIVENT SURTOUT PAS  DÉNONCER LES ACTES MACHISTES COMMIS PAR DES HOMMES ÉTRANGERS, AFIN QUE LES GENS NE PUISSENT PAS S’APERCEVOIR QUE LES HOMMES « CULBÉCOIS DE SOUCHE » SONT PARMI LES PLUS FÉMINISTES AU MONDE! QUAND LES GENS S’EN APERCEVRONT, CE SERA LA FIN DU FÉMI-FAVORITISME D’ÉTAT AU QUÉBEC.

Évidemment, Riri Tartineau ne vous en parlera jamais. Mieux vaut amalgamer le « féminisme » (et surtout, sans le distinguer du fémi-favoritisme) avec l’ « islamo-terrorisme » (comme s’il n’y avait pas de terrorisme occidental!), c’est plus payant!

Anarcho-centrisme séparatiste

Dans ce billet, j’explique pourquoi le sous-titre de mon blogue s’écrit maintenant: « Un blogue anarcho-centriste séparatiste« . Notons que j’utilise l’axe gauche-droite dans le sens économique et que je vais utiliser plusieurs généralisations qui s’appliquent aux anarchistes de gauche (anarcho-communistes, anarcho-socialistes, anarchistes libertaires et, dans une moindre mesure, les individualistes stirnériens: j’admets quand même avoir une plus grande sympathie pour les gauchistes, surtout les individualistes), aux anarchistes de droite (anarcho-capitalistes, volontaristes, agoristes) sous leur forme la plus extrême et aux libertariens minarchistes, vulgaires ou pas. Alors, il est possible que ces généralisations ne s’appliquent pas à vous, ce qui est une bonne chose.

Plusieurs débats que j’ai suivis ici et ailleurs dans la blogosphère m’ont apporté ces constats suivants, et ce billet d’Anne Archet fut la goutte qui a fait déborder le vase:

Premièrement, la blogosphère anarchiste et libertarienne québécoise, nonobstant le respect personnel que je peux avoir pour certains blogues, me fait de plus en plus chier (mais rassurez-vous, la blogosphère anarchiste francophone hors-Québec est encore pire), particulièrement les anarcho-fédéraleux qui sont contre la séparation du Québec parce que selon eux, l’État Cacanadian nous protège contre les corporateux et l’apartheid raciste des nationaleux culbécois est à nos portes si le Québec se sépare ;), et les libertariens fédéraleux qui sont eux aussi contre la séparation du Québec parce que selon eux, l’économie va s’effrondrer et… l’apartheid raciste des nationaleux culbécois est à nos portes si le Québec se sépare! Ces fédéraleux soi-disant anarchistes et libertariens sont des complices de l’État Cacanadian et de l’expansion de l’État Culbécois, qui est en compétition avec l’État Cacanadian. Bref, de véritables perroquets de la propagande de peur des fédéraleux étatistes! Pour paraphraser Anne Archet, avec des ennemis comme les anarcho-fédéraleux et les libertariens fédéraleux, l’État n’a pas besoin d’amis. Au moins, la blogosphère anarchiste anglophone n’embarque pas dans cette camelote anti-séparatiste primaire et on y reconnaît généralement l’indépendance territoriale comme un pas en avant vers l’anarchie. Sérieusement, je trouve la blogosphère anarchiste anglophone nettement plus intéressante et je ressens beaucoup plus d’affinités idéologiques avec eux, même si je trouve que certains anarcho-centristes comme plusieurs mutuellistes qui, même si je suis très sympathique à leur cause (mais sans me considérer comme un mutuelliste pur et dur), sombrent dans un excès d’organisationnite qui est trop collectiviste à mon goût: le consensus à petite échelle (la plus petite possible) étant la seule forme d’organisation vraiment anarchiste.

Deuxièmement, la blogosphère anarchiste québécoise est infestée d’extrémistes anarcho-gauchistes dont leur discours confus revient à justifier involontairement les interventions liberticides de l’État. Bref, ce sont des socialistes joliment vernis, pour paraphraser à nouveau Anne Archet. De plus, même si l’anarchie de droite est pratiquement absent de la blogosphère anarchiste québécoise, il y a aussi la contrepartie des CONservateurs joliment vernis que sont les libertariens minarchistes, dont leur sacro-sainte apologie de la propriété et du profit fait l’affaire des capitalistes: ceux-ci sont fortement présents et appréciés par l’intelligensia politico-affairiste culbécoise. Bref, avec des ennemis comme les anarchistes de gauche, les anarchistes de droite et les libertariens, l’État n’a pas besoin d’amis. Ces courants extrémistes confus, en ajoutant en plus l’anarchie de droite (d’autres CONservateurs joliment vernis), existent aussi dans la blogosphère anarchiste anglophone mais au moins, les points de vue anarcho-centristes moins confus y prennent beaucoup plus de place.

Troisièmement, beaucoup d’anarchistes (peu importe leur provenance) commettent l’erreur fondamentale suivante: ils remettent en question l’État, mais sans toutefois remettre en question les comportements et les institutions sociétales (et même, le concept de « société » lui-même) qui créent un contexte favorable à l’expansion de l’État.

J’abhorre le discours anti-marché des anarchistes de gauche et le discours pro-propriété et pro-profits des anarchistes de droite et des libertariens minarchistes.

J’abhorre le discours anti-économique des anarchistes de gauche et le discours éconocentrophile des anarchistes de droite et des libertariens minarchistes.

J’abhorre le discours moralisateur des anarchistes de gauche et le discours amoral des anarchistes de droite et des libertariens minarchistes.

J’abhorre le discours anti-scientifique des anarchistes de gauche et le discours anti-artistique des anarchistes de droite et des libertariens minarchistes.

J’abhorre la complaisance syndicaleuse des anarchistes de gauche et la répression anti-syndicale primaire des anarchistes de droite et des libertariens minarchistes.

J’abhorre la complaisance fémi-favoritiste des anarchistes de gauche et la complaisance machiste (avortement; à qui profitent le plus les hiérarchies de pouvoir?) des anarchistes de droite et des libertariens minarchistes.

Je refuse d’appliquer une politique de censure trop restrictive dans mon blogue comme le font trop souvent les anarchistes et les libertariens minarchistes qui ne s’ouvrent pas assez au débat avec les étatistes.

J’abhorre le discours anti-mathématique primaire de la quasi-totalité des anarchistes et des libertariens minarchistes.

J’abhorre les anarchistes et les libertariens minarchistes « faiseurs de systèmes » et les anarchistes « idéologues absolutistes » qui ne font que reprendre la démarche étatiste à leur propre profit. Je préfère promouvoir la variété comme valeur anarchiste fondamentale.

J’abhorre le discours anti-séparatiste des anarcho-fédéraleux et des libertariens fédéraleux, qui sont des complices de l’État Cacanadian et de l’expansion de l’État Culbécois.

Bref, je suis un anarcho-centriste séparatiste!

Le vol à l’étalage est-il légitime?

Selon vous, particulièrement si vous êtes un anarchiste (mais les autres peuvent m’injurier s’ils le désirent), le vol à l’étalage dans un commerce quelconque (ou le vol d’autocollants sur des automobiles) est-il légitime?

Voici ma réponse à cette question. Je réponds NON, non pas parce qu’il s’agit d’une violation du droit de propriété mais bien parce qu’il s’agit aussi d’une violation du droit de possession, droit que défendent la plupart des anarchistes.

Néanmoins, dans un contexte de survie ou de vie en danger, je considère le vol de nourriture ou de trucs essentiels comme étant légitime, car il s’agit là d’une légitime défense face à une agression contre le droit de vivre. Je ne veux pas entendre parler de judiciarisation dans de tels cas: ce sont les autorités étatiques qui agissent en criminels dans ces cas précis!

Les anarcho-propriétariens (ou anarcho-capitalistes) sont contre toute forme de vol, peu importe la circonstance, parce qu’il s’agit d’une violation du droit de propriété et du principe de non-agression. Toutes les autres idéologies politiques non-anarchistes prônent cette grossière contradiction: ils sont contre toute forme de vol (du moins, il s’agit de leur prétention, mais parfois ils approuvent certains types de vols en pratique!) sauf si l’État commet ce crime. Quelle absurdité! D’où la tentation pour certains anarchistes d’approuver le vol à l’étalage afin de jouir des mêmes privilèges que l’État.

Je suis ouvert au débat sur cette question et votre opinion est la bienvenue.