En réaction à ma position anti-hausse, un certain Serge Labbé me répond ceci:
« Petit bébé gâté, tes parents n’ont point fait leur job d’éduquer un citoyen responsable et économiquement sain. »
Bon, il est fort possible que je soie un gros bébé gâté, j’en conviens. Je suis encore plus d’accord avec le fait que je soie un irresponsable économiquement malsain d’un point de vue capitalo-étatiste, car je ne suis pas un actif très productif pour la société selon l’orthodoxie lucienbouchardienne: que voulez-vous, travailler à temps plein m’ennuie énormément (je préfère être auxiliaire d’enseignement à temps partiel que d’aider à temps plein une compagnie d’assurance à fourrer ses clients ou produire à temps plein des rapports qui seront tablettés par le gouvernement), je n’aime pas le boulot répétitif, j’abhorre cette comédie grotesque et vulgaire qu’est le networking et je déteste les partys de bureau où il faut lécher le cul du sale boss pendant que les collègues féminins mouillent leur petite culotte devant leur sale boss en me rappelant à quel point « je suis un pauvre loser » selon elles.
Néanmoins, au lieu de dévier le débat, comme le font si bien les carrés verts depuis quelque temps, sur des attaques ad hominem, quelqu’un peut-il m’expliquer en quoi cela est-il lié avec ma position anti-hausse? En quoi la hausse décrétée que la charogne soi-disant libérale est-elle économiquement saine et responsable, DANS LE CONTEXTE ACTUEL OÙ IL N’Y A AUCUN PLAN D’AUSTÉRITÉ BUDGÉTAIRE À L’HORIZON, OÙ LE SYSTÈME UNIVERSITAIRE QUÉBÉCOIS DEMEURERA UN MONOPOLE D’ÉTAT SOVIÉTISÉ ET OÙ IL EST TRÈS CLAIR QUE CE GOUVERNEMENT LIBÉRAL CORROMPU ET NOYAUTÉ PAR LA MAFIA (une autre forme de violence institutionnelle que les carrés verts banalisent et ne condamnent surtout pas!) CHERCHE À DÉTOURNER L’ARGENT DE LA HAUSSE (en d’autres termes, les sommes destinées à financer le gel) À D’AUTRES FINS BEAUCOUP PLUS INUTILES?
De plus, en quoi ceux qui sont anti-hausse sont-ils des bébés gâtés ou des « enfants-rois » (hostie que ce terme-là est méprisant et me fait chier)? Je vais illustrer mon point de vue de la façon suivante:
Prenons le cas de figure de d’une famille, avec 3 enfants, gagnant au total environ 100 000$ par année. Supposons qu’ils sont très dépensiers: ils ont deux voitures et un Winnebago, ils vont souper 7 fois par semaine au restaurant, sans leurs enfants qui sont tout de même très gâtés en termes de nourriture (avec des nombreux et somptueux desserts) et qui reçoivent beaucoup de cadeaux dont la XBox 360 dernier cri, ils sont alcooliques et drogués et ils vont voir une prostituée une fois par semaine pour assouvir leur fantasme de triolisme. Maintenant, supposons que les deux parents perdent chacun leur emploi et que le père réussisse à se trouver une jobine faisant passer le revenu familial à environ 30 000$ par année. Alors:
1) Un véritable enfant-roi fera une véritable « crise du bacon » et exigera qu’on continue à le gâter de la même façon qu’auparavant. En agissant de la sorte, « il ne fera pas sa juste part » et cela sera vraiment déplorable.
2) Un enfant respectueux sera prêt à « faire sa juste part »: il ne demandera plus autant de cadeaux qu’auparavant et il ne demandera plus la XBox 360 dernier cri. De plus, il sera prêt à ce qu’on coupe dans les desserts. Cependant, leur réaction va dépendre du comportement de leurs parents:
A) Si les parents coupent dans leurs propres dépenses, vendent leur 2e voiture et leur Winnebago, vont souper au restaurant seulement une fois par semaine, cessent d’être des alcooliques drogués et assouvissent leur fantasme de triolisme avec leur voisine, les enfants respectueux accepteront assez aisément de « faire leur juste part », car ils voient très bien que leurs parents « font aussi leur juste part ».
B) Par contre, si les parents continuent à dépenser de la même façon qu’auparavant, qu’ils s’endettent et qu’ils vont même jusqu’à couper un truc aussi important que la moitié du petit déjeuner de leurs enfants, ceux-ci, même s’ils sont d’ordinaire respectueux, pourront légitimement se révolter contre leurs parents et pourront ne plus accepter de « faire leur juste part » puisque leurs parents ne le font pas non plus!
Alors, mes chers carrés verts, dites-moi où est l’enfant-roi dans un contexte semblable à la situation B)!!!!!!
L’enfant-roi dans un contexte semblable à la situation B est un enfant qui est devenu adulte (à l’âge d’entreprendre des études postsecondaires) et qui réclame encore une partie du fruit du travail des autres.
Soutenant fallacieusement viser une répartition plus égale de la richesse, il réclame des XBox pour tout ceux (riches et pauvres) qui en veulent, au lieu de réclamer des transferts des riches vers les pauvres, qui pourraient alors s’acheter des Xbox ou d’autres biens et services répondant mieux à leurs aspirations.
Lorsqu’on lui démontre qu’il demande un privilège par rapport au traitement accordé aux autres qui ne sont pas plus riche que lui, mais qui préféreraient autre chose que des Xbox, il tente de faire dévier l’attention sur des personnes qui reçoivent d’autres types de privilèges injustifiés. Ainsi, plutôt que de réellement condamner ces privilèges injustifiés et d’en réclamer l’abolition, il s sert de ces privilèges injustifiés comme modèle pour réclamer l’obtention de privilèges injustifiés pour lui-même.
Évidemment, cet enfant-roi doit compter sur la présence d’un État puissant, capable de forcer les autres citoyens à payer sa Xbox…
Au moins, vous avez essayé de relever le défi. Bienvenue ici!
« L’enfant-roi dans un contexte semblable à la situation B est un enfant qui est devenu adulte (à l’âge d’entreprendre des études postsecondaires) et qui réclame encore une partie du fruit du travail des autres. »
Vous semblez oublier que leurs parents font encore pire qu’eux sur ce point. Alors, pourquoi cet enfant ne peut-il pas réclamer la même chose?
« Soutenant fallacieusement viser une répartition plus égale de la richesse, il réclame des XBox pour tout ceux (riches et pauvres) qui en veulent, au lieu de réclamer des transferts des riches vers les pauvres, qui pourraient alors s’acheter des Xbox ou d’autres biens et services répondant mieux à leurs aspirations. »
Il réclame que l’université étatique soit accessible sans égard au revenu de l’étudiant, surtout que leurs parents se gavent goulûment avec cette même argent volé.
« Lorsqu’on lui démontre qu’il demande un privilège par rapport au traitement accordé aux autres qui ne sont pas plus riche que lui, mais qui préféreraient autre chose que des Xbox, il tente de faire dévier l’attention sur des personnes qui reçoivent d’autres types de privilèges injustifiés. Ainsi, plutôt que de réellement condamner ces privilèges injustifiés et d’en réclamer l’abolition, il s sert de ces privilèges injustifiés comme modèle pour réclamer l’obtention de privilèges injustifiés pour lui-même. »
L’université est un privilège qui est concédé en raison des capacité académiques de l’étudiant. Si je comprends bien, vous voulez que ce privilège dépende du revenu? Et si ceux qui réclament autre chose réclament des choses encore moins utiles et plus coûteuses?
Bien sûr qu’il fait dévier l’attention sur des personnes qui reçoivent d’autres types de privilèges vu que ces personnes piétinent sur ses droits pour les obtenir!
Attention, plusieurs militants étudiants dénoncent la corruption et le BS corpo-fasciste réclamés par les patroneux qui appuient cette loi fasciste!
« Évidemment, cet enfant-roi doit compter sur la présence d’un État puissant, capable de forcer les autres citoyens à payer sa Xbox… »
Le seul point où je suis d’accord avec vous. Avec cette loi fasciste, le mouvement étudiant est en train d’apprendre à la dure qu’il ne faut pas trop compter sur l’État. Par contre, j’aimerais que cette rigueur s’applique à tous!
J’estime que les étudiants devraient avoir droit à des prêts équivalent aux coûts de leurs études et des besoins essentiels. Ainsi, tous auraient accès à des études supérieures. Il ne s’agirait donc pas d’un privilège réservé aux mieux nantis.
Évidemment, ces prêts réduiront les revenus disponibles (mais imposables) futurs des diplômés en comparaison des revenus disponibles (mais imposables) dont ils disposeraient si on abolissait les droits de scolarité.
Ainsi, un diplômés qui gagnerait un revenu disponible et imposable de X $ si l’État finançait ses études se retrouvera avec un revenu disponible et imposable de « X $ – le remboursement de ses dettes » s’il doit emprunter pour payer lui-même le coût de ses études.
Certaines personnes soutiennent que les diplômés seraient injustement défavorisés en se retrouvant ainsi avec des revenus disponibles et imposables de « X $ – les remboursements de leurs dettes ». Mais plein d’autres citoyens n’ayant pas effectué d’études supérieures se retrouvent avec le même niveau de revenu disponible et imposable. En vertu de quelle donnée faudrait-il présumer que les diplômés universitaires devant payer leurs études seraient désavantagés par rapport aux autres citoyens gagnant les mêmes niveaux de revenus qu’eux? En vertu de quelle donnée faudrait-il présumer que les diplômés universitaires payant leurs études mériteraient plus d’aide que leurs concitoyens dont les revenus sont similaires?
Votre proposition de prêts est encore moins généreuse que la dernière proposition du gouvernement, alors il est impensable pour moi d’être en accord avec vous là-dessus. Mais bon, au moins, vous répondez à ma question.
De plus, vous semblez ne pas faire trop de cas du fait que les étudiants perdent des revenus pendant leurs études. Il s’agit d’un coût d’opportunité de renoncer (partiellement, souvent) à travailler pour étudier.
De toute façon, je veux bien débattre des considérations financières mais vous savez fort bien que ce ne sont pas les considérations financières qui guident ce gouvernement.
Je veux bien tenir compte des revenus auxquels renoncent les étudiants pendant leurs études: Il suffit de considérer que les revenus dont je parle dans mon commentaire précédent ne sont pas des revenus annuels, mais des revenus totaux couvrant plusieurs années, dont les années d’études des étudiants.
Le gouvernement affirme qu’il veut que les étudiants paient leur juste part. J’ai tenté de vous démontré que le financement public des études supérieures favorise les étudiants par rapport aux non étudiants gagnant les même niveaux de revenus. Je pense donc qu’on amèneraient effectivement les étudiants à fournir une plus juste part en approchant leurs droits de scolarité des coûts réels de leurs études.
Bon, cette clarification rend la proposition moins inacceptable à mes yeux.
Cependant, les divers postes budgétaires des gouvernements ne sont pas indépendants et on ne peut pas faire comme si c’était le cas dans une analyse sérieuse de la situation.
(anciennement Bastiat79) David, dans le contexte soviétisé mentionné ci-haut, peux-tu m’expliquer pourquoi les anarchistes trippent tant sur le carré rouge? Il me semble que d’un point de vue anarchiste, le carré rouge symbolise l’apprenti apparatchik qui étudie avant tout parce que ça lui garantit une position hiérarchique (poste de prof ou de fonctionnaire, optométriste cartélisé qui charge 10x le prix des lunettes, etc etc). Le carré vert, malgré le discours pas toujours au point, ne demande pas à ce que la police brutalise juste un peu plus les contribuables pour lui payer ses études. Il veut surtout être laissé tranquille. Pourquoi ça répugne tant les anarchistes?
Merci pour ce commentaire. Tu viens de m’inspirer l’idée centrale de mon deuxième billet de campagne électorale qui devrait répondre (du moins en partie) à ta question. Mais je te mentionne certains points en attendant:
1) Les deux parties (carrés rouges et gouvernement) s’entendent pour conserver le système universitaire soviétisé tel qu’il est, ce que je n’appuie pas. Malheureusement, le niveau intellectuel étant aussi bas que présentement dans ce débat, personne ne semble s’intéresser aux alternatives.
2) Qu’on me propose de désétatiser (pas privatiser, mais désétatiser et ouvrir à la concurrence privée) complètement l’instruction en retour de droits civils accrus et, surtout, d’une défiscalisation équivalente pour tous à celle occupée présentement par l’instruction dans les dépenses de l’État, et je laisserai complètement tomber le carré rouge, car en plus, je sais fort bien qu’il sera plus accessible que présentement et qu’on aura enfin supprimé cette horreur qu’est l’instruction obligatoire pour tous. Évidemment, c’est impensable politiquement…
3) Le gouvernement gère trop mal les finances publiques (où est le plan de redressement des finances publiques?) pour justifier la hausse par des problèmes de finances publiques.
4) Certains anarchistes ne trippent pas tellement sur le carré rouge, et l’élection (« abstentionnisme » vs « vote ou crève ») va faire en sorte qu’il y en aura de moins en moins qui vont tripper là-dessus. Par exemple, on ne peut dire qu’Anne Archet trippe là-dessus.
http://flegmatique.net/2012/03/01/etudiants-encore-un-effort/
Et je pense que plusieurs anarchistes de la blogosphère anarchiste non-québécoise (surtout les anglophones) ne trippent pas tellement là-dessus.
5) Je vais laisser tomber le carré rouge durant cette campagne électorale parce que je ne crois pas que la grève (et le quémandage restreint à un carcan d’ordre purement politique) est une bonne stratégie présentement.