Jouons à « méchant, stupide ou fou à lier »!

Je n’ai aucun problème à me faire tagger par un blogueur mais, par principe et par absence d’intérêt, je ne tagge personne à partir de ce blogue. Merci tout de même à François Tremblay pour m’avoir proposé ce jeu très intéressant. Ça fait changement de la politique! 🙂

Alors, je vous propose un jeu. Je vais citer des extraits de textes écrits par 3 individus que j’ai déjà respectés, et vous décidez si chacun de ces extraits est « méchant », « stupide » ou « fou à lier ». Et si ça vous tente, faites la même chose que moi dans votre blogue ou ici. De plus, j’ai deux autres extraits pour vous.

Voici le premier extrait:

« Juifs. Faire un article contre cette race, qui envenime tout, en se fourrant partout, sans jamais se fondre avec aucun peuple. Demander son expulsion de France, à l’exception des individus mariés avec des françaises; abolir les synagogues, ne les admettre à aucun emploi, poursuivre enfin l’abolition de ce culte. Ce n’est pas pour rien que les chrétiens les ont appelés déicides. Le juif est l’ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie, ou l’exterminer… Par le fer ou par le feu, ou par l’expulsion, il faut que le juif disparaisse… Tolérer les vieillards qui n’engendrent plus. Travail à faire. Ce que les peuples du Moyen Age haïssaient d’instinct, je le hais avec réflexion et irrévocablement. La haine du juif comme de l’Anglais doit être notre premier article de foi politique. »

Cette merde vigoureusement antisémite, qui ressemble énormément au discours des nazis et qui fait passer le réac raciste pro-terroriste, sioniste et islamophobe Geert Wilders (mais je défendrai toujours son droit à la liberté d’expression) pour un islamiste modéré, fut vomie par…le penseur anarchiste Pierre-Joseph Proudhon! 😦 Ce propos mérite amplement le qualificatif de « méchant », tout simplement! Sous les idées géniales de ce grand penseur anarchiste se cache un sale trouduc anti-sémite, puritain et machiste. En tant qu’individu et avec ce qu’on sait de lui, je n’ai plus aucun respect pour cet individu, malgré que je respecte énormément plusieurs de ses idées. Ma réponse: MÉCHANT.

Parlant d’antisémitisme, voici le prochain extrait:

« This whole Jewish world, comprising a single exploiting sect, a kind of blood sucking people, a kind of organic destructive collective parasite, going beyond not only the frontiers of states, but of political opinion… »

« Ce monde Juif dans son intégralité, composé d’une secte d’exploiteurs, d’un peuple de sangsues assoiffées de sang et d’une espèce de parasite organique collectif et destructif, étroitement unis non seulement par-delà les frontières nationales, mais aussi par-delà les divergences des opinions politiques… »

Dans la même foulée, j’ajoute cet extrait:

« Seul le sang peut effacer les souffrances du peuple. Vous avez déjà commencé à vous révolter contre les juifs. Vous avez eu raison. Car, bientôt, une insurrection dirigée contre le tsar, les nobles et les juifs balaiera toute la Russie. »

Cette éructation antisémite a été proférée par nul autre que…le penseur anarchiste Mikhaïl Bakounine :(, celui-là même qui m’a inspiré ma sixième attitude anarcho-pragmatiste essentielle. (allez aussi voir ce lien). Mais étant donné que son propos me semble beaucoup moins pire que celui de Proudhon, en raison du fait que ses attaques étaient surtout concentrées vers les élites, je me contenterai de prétendre que ses généralisations antisémites fallacieuses étaient stupides. Ma réponse: STUPIDE.

Passons à l’extrait suivant, provenant d’un libertarien. Anarchistes, préparez-vous à vomir!

« Démocratie! Démocratie! Jamais un terme n’aura été autant détourné et galvaudé. Durant les conflits sociaux qui ont émaillé l’Hexagone, dans la fonction publique, à l’université et dans les transports, la question de la démocratie fut à nouveau soulevée, notamment par la base en colère qui ne se distingue pas particulièrement par son niveau de culture politique et économique.

Au nom du droit de grève (complètement usurpé par des étudiants qui n’ont en aucun cas le droit de grève mais bien plutôt le devoir d’étudier, ne serait-ce que par respect envers la collectivité qui finance la quasi-intégralité du coût de leurs études), la démocratie a été constamment brandie par les grévistes-bloqueurs. Pourtant, ils n’ont de cesse d’utiliser le droit de grève pour précisément remettre en cause le verdict des urnes démocratiques, ce qui n’est nullement la finalité du droit de grève.

Il paraît tout de même effarant de voir comment, au pays des droits de l’homme, on se complait à mettre la démocratie à toutes les sauces, oubliant le sens exact et somme toute limité – comme tout ce qui a un sens exact – du terme.

Rappelons que la démocratie est un mode de désignation des élites qui doivent nous gouverner, non leur suppression. Par ailleurs, la vie démocratique se doit d’être cantonnée à ce moment et à cet espace qui consiste à désigner nos élus à intervalles de temps réguliers. Une fois élu, il convient de les laisser travailler. Car la démocratie doit s’arrêter là, et ce sont de telles règles fondamentales qu’il convient de fixer dans le marbre d’une Constitution. Car la démocratie explose toujours à la figure de ceux qui ne savent pas s’en servir. Souvenons-nous que Hitler a accédé démocratiquement au pouvoir, ce qui devrait nous alerter définitivement sur les dangers du « tout démocratique ».

Aucun groupe humain ne peut fonctionner en dehors de cadres structurés qui permettent aux organisations multiples de s’épanouir, que ce soit des entreprises, des fondations, des familles ou des collectivités territoriales. Les théoriciens des organisations comme Herbert Alexander Simon ou Henry Mintzberg, dans la foulée des travaux fondateurs de Frederick Winslow Taylor, ont bien montré que la hiérarchie permet de définir précisément les responsabilités sans lesquelles aucune prise de décision ne pourrait avoir lieu. Dans toute organisation, ce n’est pas la base qui commande à la tête, sinon c’est la ruine de l’organisation.

De plus, les lois de l’économie n’ont rien à voir avec les lois de la démocratie. Le développement économique suppose le respect des droits individuels, ce qui est une toute autre affaire. Car dans leur quête démagogique pour recevoir de l’appui de toujours plus d’électeurs, les responsables politiques se servent de l’État pour distribuer des ressources financières à telle catégorie de ménages, des avantages divers à telle catégorie de producteurs, des subventions à telle association, détournant l’État de son rôle premier. Si bien que la démocratie est porteuse d’une dérive qui conduit à l’extension sans fin de l’État-providence, laquelle se fait toujours au détriment de nos droits individuels et de notre liberté.

Par ailleurs, personne n’aime et ne plébiscite les lois du marché: ni les producteurs toujours prompts à s’abriter derrière des barrières ou à conquérir une situation de monopole, ni les consommateurs embarrassés par le problème du choix. Pourtant, le marché existe. Personne ne veut payer des impôts, mais tout le monde est pour la gratuité de services publics accessibles à tous au niveau maximal de qualité possible. Tout le monde veut toujours plus de pouvoir d’achat, mais qui est prêt à travailler toujours plus? Aucune de ces questions ne trouvera une réponse opérationnelle dans un vote. La réalité économique est une donnée qui s’impose à nous, qu’on le veuille ou non.

À l’école, les élèves doivent l’obéissance au maître, même s’ils sont plus nombreux, car le nombre ne change rien à la qualité du rapport pédagogique qui doit s’instaurer entre un maître et ses élèves, et qui reste un rapport hiérarchique. Quand Luc Ferry a rappelé ces évidences dans son livre Lettre à tous ceux qui aiment l’école. Pour expliquer les réformes en cours (Odile Jacob, 2003), il a déclenché une polémique parmi les enseignants toujours prompts à s’enflammer à l’évocation de valeurs qu’ils ont tant fustigés dans leur propre jeunesse. Pourtant, il faut de la discipline pour apprendre. L’élève est d’ailleurs un disciple (objet de la discipline) s’il veut s’élever plus tard au rang de maître. Pour l’avoir oublié ou refoulé, certains enseignants sont aujourd’hui l’objet d’agressions récurrentes et ont désormais peur de leurs propres élèves.

De la même manière, dans une famille, les enfants doivent l’obéissance à leurs parents. Les enfants peuvent devenir de véritables petits dictateurs si on les met dans la situation des enfants-roi, ce qui contribue à faire exploser bien des familles. Dans l’entreprise, les employés doivent se conformer aux directives du patron. Cette division du travail obéit à un principe de survie. Aucune organisation humaine ne peut fonctionner et s’épanouir sans cette structure hiérarchique qui peut être, selon les circonstances et les secteurs, plus ou moins rigides. Mais même souple, une organisation n’en reste pas moins structurée.

Certaines universités françaises sont fermées depuis plusieurs semaines parce que des étudiants auraient décidé « démocratiquement » de bloquer les cours. Ce caractère « démocratique » proviendrait du fait que les étudiants auraient été consultés dans le cadre d’assemblées générales (organisées par les grévistes). Toute l’administration s’incline alors à l’évocation de ce mot magique. Mais ces fameuses assemblées court-circuitent précisément les seuls conseils légitimes, à l’intérieur desquels siègent des élus, que sont les conseil d’administration (CA), conseils scientifique (CS) et conseil d’étudiants et de la vie universitaire (CEVU). C’est uniquement à l’intérieur de ces cadres légitimes et légaux que la démocratie s’exprime et doit rester cantonnée. En dehors de ces cadres, les étudiants doivent écouter leur professeur s’ils veulent apprendre quelque chose; et s’ils savent déjà tout, qu’ils ne viennent pas encombrer les bancs de la faculté.

Rien ne peut fonctionner à l’extérieur de ces cadres dont la découverte et la mise en place a occupé des siècles d’histoire humaine. Et si la France s’enfonce dans la récession depuis bientôt trois décennies, c’est parce que nous avons cru pouvoir fonctionner en dehors des règles de l’État de droit, les seules règles dont le respect conditionne l’épanouissement d’une économie prospère. »

Quel torchon!

Ce véritable délire a été proféré par…le libertarien Français Jean-Louis Caccomo. Ce texte a au moins le mérite d’exposer plusieurs travers de la médiocrassie pseudo-représentative, SAUF QU’AU LIEU D’ÊTRE SARCASTIQUE, CACCOMO A ÉTÉ ASSEZ CINGLÉ POUR FAIRE SÉRIEUSEMENT L’APOLOGIE DE CETTE MÊME FOUTUE MÉDIOCRASSIE PSEUDO-REPRÉSENTATIVE…TOUT EN FAISANT L’ÉLOGE DE L’AUTORITARISME ÉTATIQUE ET CAPITALISTE, EN PLUS! Cet économiste écrit beaucoup de textes fort intéressants et pertinents concernant la critique de l’étatisme, mais quand il traite du monde scolaire, il a la fâcheuse tendance à perdre complètement la carte comme vous venez de le constater. Ma réponse: FOU À LIER.

Maintenant, voici les deux extraits supplémentaires.

Dans la catégorie « Individu que je respecte énormément mais qui a déjà dit des conneries », voici l’extrait suivant:

« People who hate malls, McDonalds, Wal-Mart, or any other form of cheap mass production, hate the poor, because they are the ones who use their services the most. »

« Les gens qui haïssent les centres commerciaux, McDonald’s, Wal-Marde ou tout autre forme de production de masse à bon marché, haïssent les pauvres, parce que ce sont eux qui utilisent le plus leurs services. »

Cette célébration de l’aliénation capitaliste a été proférée par nul autre que…François Tremblay ;), le blogueur anarchiste que je respecte le plus. Comme quoi ça arrive même aux meilleurs! Ma réponse: STUPIDE.

Tout de même, j’ai des précisions à formuler:

1) François Tremblay désapprouve ces propos depuis fort longtemps. Alors, je le respecte encore plus maintenant!

2) Même si je privilégie l’auto-gestion et la décentralisation des moyens de production, je ne suis pas nécessairement contre toutes les formes de production de masse, car je suis pleinement conscient que des économies d’échelle peuvent y être générées. Ceci dit, je suis contre l’exploitation des travailleurs par les grandes corporations et je suis contre l’existence même de ces corporations-voyous, y compris celles qui oeuvrent dans la production de masse.

3) Dans le contexte capitaliste actuel, je préfère qu’aucune autorité hiérarchique ne se serve de la violence pour réprimer certains corporations comme McDonald’s et Wal-Marde. En fait, il faudrait abolir TOUTES les corporations, point barre, et non pas favoriser des corporations criminelles au détriment de d’autres corporations criminelles. De plus, si nous souhaitons abolir McDonald’s et Wal-Marde au Québec, il suffit d’essayer de syndiquer toutes les franchises de ces deux corporations, démarche que j’approuve entièrement, malgré ma haine contre les élites syndicaleuses. Évidemment, les libertariens n’ont pas encore compris que les associations de travailleurs librement réunis constituent une nécessité fondamentale dans un véritable libre-marché…

Dans la catégorie « auto-flagellation », il y a cette merde:

« Mais à mon avis (la question est discutable, il s’agit d’un point de vue personnel mais qui se base sur la première attitude anarcho-pragmatiste essentielle d’assumer ses choix), on devrait ne permettre qu’un seul avortement dû à une grossesse accidentelle gratuit par femme. Des accidents peuvent survenir mais il ne faut pas que cela soit de manière répétée. De plus, l’avortement serait toujours gratuit si:

1) La mère est mineure.

2) La grossesse est vraisemblablement (pas toujours prouvable) le résultat d’un viol (si le viol est prouvé, faire payer l’agresseur).

3) Le foetus a une grave maladie.

4) La grossesse survient malgré une prise régulière et prouvée de contraceptifs comme la pilule et le Depo-Provera. (Merci Noisette!)

5) La vie de la mère est en danger ou son intégrité physique ou mentale est sérieusement compromise.

Mais à partir du deuxième avortement non couvert par 1), 2), 3), 4), ou 5) à moins d’une situation de pauvreté extrême, c’est au couple père-mère de payer (père et mère 50%, ou selon entente mutuelle). Une telle mesure aurait certainement un effet plus contraceptif et ferait diminuer le nombre d’avortements. »

AYOYE, MAIS QUELLE MERDE! MAIS ÇA PREND VRAIMENT UN SALE CONNARD POUR ÉRUCTER UNE TELLE NIAISERIE!

Eh bien, ce propos immonde, insensé et pro-bourreaucratique fut vomi…par nul autre que moi-même 😦 dans un billet ici! Il s’agit du pire truc que j’ai écrit ici. À ma décharge, je ne considère pas que j’avais été méchant et j’ai eu au moins le mérite de me rétracter 6 jours plus tard et d’affirmer définitivement ma position ferme en faveur de l’avortement libre, suite à des critiques acerbes de plusieurs de mes lecteurs. Mais franchement, j’ai été vraiment été stupide, mais surtout fou à lier d’avoir chié ce gros caca! Ma réponse: FOU À LIER…avec STUPIDE comme qualificatif secondaire.

Les commentaires et insultes sont les bienvenus!

4 Réponses

  1. Je vote fou à lier, stupide, méchant, stupide, et stupide.

    Il m’est difficile de t’attribuer de la malice ou un esprit dérangé, alors j’assume que tes propos, qui sont assez normaux dans notre société, étaient simplement le fruit de la stupidité. 🙂

    1. Ah, merci! 😉

      Désolé d’être revenu sur ta citation, mais c’était trop facile! 😉

      Peut-être ai-je sous-estimé la méchanceté de Caccomo…

  2. Brouckaert Yves

    Proudhon : anar ou communiste ?

    Libertarien : quésako ? explications stp ! Néo-Nazi ?

    Pour le reste, inutile de s’autoflageller, David et vous aussi Tremblay, si l’on n’écrivait de temps en temps de conneries on n’écrirait rien du tout.

    Analysez la phrase : d’avance je m’autoflagelle…

    1. Proudhon avait quand même des convictions anarcho-socialistes.

      « Libertarien : quésako ? explications stp ! Néo-Nazi ? »

      Je te suggère ce lien:

      http://www.quebecoislibre.org/philo1.htm

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