Je vous invite à lire ce billet de Jean-François Lisée, où il est question, entre autres, d’un vote ayant eu lieu le 26 octobre 2010 sur une motion déposée par le Bloc Québécois, et appuyé dans les faits par Maxime Bernier du Parti CONservateur (malheureusement, contrairement à Ron Paul chez les républicains américains, on a obligé Maxime Bernier à s’absenter du vote pour éviter d’embarrasser Art-Peur).
Voici le libellé de cette motion, portant sur le pouvoir fédéral de dépenser:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait, tel que le propose le Bloc Québécois depuis longtemps et maintenant le député de Beauce, mettre fin au soi-disant pouvoir fédéral de dépenser dans les champs de compétence du Québec et des provinces, éliminer les programmes fédéraux qui violent la division des pouvoirs et transférer des points d’impôt aux provinces et ce, de la façon suivante :
a) en éliminant toutes les dépenses effectuées par le gouvernement fédéral dans un champ de compétence du Québec et des provinces, à moins d’une autorisation expresse du Québec ou de la province;
b) en prévoyant un droit de retrait systématique avec pleine compensation financière et sans condition, pour tous les programmes existants ou non, cofinancés ou non, qui empiètent dans les champs de compétence du Québec et des provinces;
c) en transférant, à la demande du Québec ou d’une province, un espace fiscal sous la forme de points d’impôt et/ou de TPS afin de remplacer les sommes que cette province aurait autrement reçues en vertu du transfert canadien en santé, des programmes fédéraux dans ses champs de compétence, de même qu’en vertu du transfert pour les programmes sociaux et l’éducation postsecondaire au niveau indexé de 1994-1995.
Résultat du vote: Sauf les 3 chefs de partis qui étaient absents, TOUS LES DÉPUTÉS DE LA COALITION CANADA, INCLUANT CEUX DU NPD, ONT VOTÉ CONTRE CETTE MOTION! Défendre les intérêts des électeurs du Québec, c’est ça selon le NPD et les autres membres de la coalition fédérâleuse?
De plus, voici comment le pro-Bou-Bou-Macoutes, pro-privatisations massives et pro-augmentation des frais de scolarité Thomas « le pas très social-médiocrate » Mulcair justifie l’opposition de la racaille gau-gauchiste populiste du NPD à cette motion. Constatez toute la mauvaise foi du NPD sur cette question, surtout dans les propos en gras:
Monsieur le Président, à la Chambre, il y a effectivement un certain nombre de choses, parfois fondamentales, qui nous séparent. Il peut s’agir de différences de fond en ce qui concerne l’économie ou l’avenir constitutionnel du pays. Par contre, j’ai toujours pensé que le Bloc québécois partageait, avec la majorité des députés de cette Chambre et avec la majorité des Québécois et des Canadiens, un certain nombre de valeurs fondamentales, une vision contraire à celle préconisée par le député de Beauce. À propos de cette vision libertaire (note de David: si ça c’est libertaire, aussi bien aller dormir!) du « chacun pour soi » et le démantèlement de l’État préconisé par le député de Beauce, j’aurais affirmé il y a encore quelques jours que cela était l’antithèse de ce que croit la majorité des bloquistes. Quelle fut donc notre surprise d’apprendre que le député de Beauce est l’émule du Bloc québécois, qu’il est leur nouvel idole. Dorénavant, c’est lui qui dictera leur vision sociale pour l’avenir du Québec et du pays.
Le député de Jeanne-Le Ber, qui vient de prendre la parole, a changé un peu de propos et a évoqué comme la pire crise jamais vécue celle du registre des armes à feu. Plutôt que d’éluder la question, je vais m’y adresser directement, parce que cela constitue un autre exemple de la différence d’approche entre le Bloc et le NPD. D’ailleurs, cela illustre bien ce que l’on est en train de vivre aujourd’hui. La différence se résume de la manière suivante: lorsque le NPD voit qu’il y a une différence fondamentale, un clivage qui sépare l’urbain et le rural dans notre pays, il cherche une solution. Quand le Bloc a constaté la même division dans le pays, il a cherché à en profiter politiquement. Voilà la différence entre le NPD et le Bloc québécois.
Les députés du Bloc sont tellement aveugles au sujet des contradictions qu’ils vivent au jour le jour qu’ils ne se rendent même pas compte qu’en prenant exemple du député de Beauce, ils se discréditent auprès de l’ensemble des Québécois qui ont toujours voulu un filet de sécurité sociale, justement pour que les plus démunis, les gens qui en avaient le plus besoin, puissent toujours compter sur un État qui serait là pour les aider. À la place, ils sont en train de proposer son démantèlement. C’est du jamais vu. Ils vont vivre avec cela pendant longtemps, je le garantis. C’est la raison pour laquelle je suis tellement fier que le chef de la formation politique que je représente à la Chambre ait décidé encore une fois, plutôt que d’essayer de profiter d’une division, de jouer le tout de manière constructive, comme il le fait toujours. Comme il l’a mentionné, nous avons reconnu depuis cinq ans l’impérieux besoin d’un fédéralisme coopératif et asymétrique. On reconnaît qu’en ces matières, le Québec doit avoir sa propre voix.
Il y a trois choses fondamentales qui sont des failles dans la proposition du Bloc. Tout comme leur approche au sujet du registre des armes à feu, cela ne vise qu’un seule chose: un échec. Le Bloc québécois se nourrit d’échecs. Il faut que tout soit un échec. Si jamais il y avait quelque chose de concret, de constructif et de positif qui était fait aujourd’hui en ce qui concerne la restriction du pouvoir fédéral de dépenser, de quoi pourrait se lamenter le Bloc demain? Il faut que l’édifice de la lamentation, le mur total du Bloc, reste là. Il ne faut jamais enlever un bloc du mur du Bloc. Il faut toujours qu’il puisse chialer sur tout et en tout temps. Donc, il commence avec quelque chose qu’il sait être pertinemment inacceptable. Quel paradoxe! Il y a une seule province qui est reconnue comme nation. La spécificité de la nation québécoise est reconnue unanimement. Pour une fois, on peut faire quelque chose de concret pour y donner suite. Non, il propose que ça s’applique à toutes les provinces, même si elles ne l’ont jamais demandé. Les propositions de leur émule, le député de Beauce, sont pour nous inadmissibles.
C’est ça votre vision de la gau-gauche étatiste? Un absolutisme social-médiocrate centralisé « coast to coast » comme celle prônée par la racaille populiste du NPD? Si jamais la vague NPDiste se confirme au Québec, vous allez vous pendre avec votre gau-gauche étatiste à la con, je vous le garantis! Pendant ce temps, la drouate étatiste fédérâleuse se frotte les mains en préparant sa victoire contre les séparatistes et contre la gauche…