Sur-qualification et sur-diplomation des sans-emplois au Québec: des suggestions pour des causes?

Malgré les prétentions fallacieuses d’un « virage inéluctable vers l’économie du savoir » vomies par les ayatollahs du capitalisme, un problème particulièrement criant au Culbec est la sur-qualification et la sur-diplomation de plus en plus prévalente des sans-emplois. Plusieurs trucs ont fait en sorte que j’ai décidé d’en parler ici en ce jour d’hui.

1) Je vis personnellement ce problème, mais pour ça, je sais exactement pourquoi et j’ai décidé de ne pas trop en tenir compte pour la suite des choses. En passant, mes études en économique (qui, paradoxalement, aggravent mon problème de sur-qualification et de sur-diplomation!) vont beaucoup mieux que prévu, même si peu de gens s’en rendent compte, trop obnubilés par mon passé trouble (selon eux, pas selon moi!). De plus, ces études renforcent mes convictions anarchistes!

2) Ce billet de Noisette Sociale m’a littéralement fait sortir de mes gonds. Je ne suis pas fâché contre Noisette, bien au contraire! 🙂

3) Dans le Blogue du QL, un certain Safeguard demande ceci:

Question:

Existe-t-il un bon texte, détaillé, et tout et tout, au sujet des chômeurs sur-qualifiés/sur-diplômés, et pourquoi les entreprises (québecoises, canadiennes & françaises) refusent-elles de les embaucher?

Chez Noisette et dans le Blogue du QL, j’ai commenté là-dessus. J’ai beaucoup d’idées sur les multiples causes de ce problème, mais avant de publier un billet détaillé sur la question, j’aimerais avoir vos suggestions concernant les causes de ce problème de plus en plus criant au Culbec. Merci à l’avance!

18 Réponses

  1. Le problème, je crois, c’est que l’augmentation des chances de succès dans le marché du travail avec la diplomation de haut niveau est surévaluée.

    Il y a peut-être aussi beaucoup le hasard des choix d’études qui joue. Et l’idée que l’on doit absolument étudier dans un domaine qui nous intéresse et non dans un domaine avec des perspectives d’emploi.

    Donc, un gros problème qui prend sa source dans l’individualité, dans le sens où il n’est pas question de satisfaire un besoin de société, mais bien un désir d’accomplissement personnel.

    En écrivant ça, je ne juge pas, mais je constate seulement que la surdiplomation et surqualification est le contrecoup de l’évolution sociétale démocratique.

    1. « Le problème, je crois, c’est que l’augmentation des chances de succès dans le marché du travail avec la diplomation de haut niveau est surévaluée. »

      Mets-en!

      « Il y a peut-être aussi beaucoup le hasard des choix d’études qui joue. Et l’idée que l’on doit absolument étudier dans un domaine qui nous intéresse et non dans un domaine avec des perspectives d’emploi.  »

      Ça fait partie du problème, mais loin de moi l’idée d’encourager les gens à faire le contraire.

      « En écrivant ça, je ne juge pas, mais je constate seulement que la surdiplomation et surqualification est le contrecoup de l’évolution sociétale démocratique. »

      Bien dit!

  2. Correction :

    En écrivant ça, je ne juge pas, mais je constate seulement que la surdiplomation et surqualification sont les contrecoups de l’évolution sociétale démocratique.

  3. Le marché de l’emploi est instable. Même ce qui peut sembler winner comme infirmière ne l’est pas forcément en tout temps. Parce que la vague de licenciements au Québec ne remonte pas à si loin que ça.

    C’est sûr aussi que le domaine d’études joue aussi, mais pas juste en ce qui concerne les arts et les sciences hmaines. Un paquet de gens se dirigent en gestion, mais le secteur va être saturé à leur sortie de l’école. Parce que si tu veux une société fonctionnelle, t’as besoin de travailleurs et de travailleuses, pas juste de gestionnaires! Bon, j’aimerais mieux pas de gestionnaires du tout (donc l’autogestion), mais c’est un autre débat.

    La rigidité du système en place n’aide pas non plus. Dans mon cas par exemple, j’aimerais bien vivre uniquement de recherches et les communiquer par écrit. Peut-être par la radio aussi. Je suppose que je pourrais donner des conférences aussi des fois, mais l’aspect de parler devant public ne me plaît pas vraiment. De toute façon, ça fait trop je possède le savoir et je remplis des cruches. Je vois plus ça comme un échange. Et en même temps, d’autres professeurs qui aiment peut-être moins faire de la recherche pourraient en faire moins et se consacrer davantage à leurs cours comme tel.

    Finalement, plus y a de diploméEs, plus tu peux faire le tri, car il y a plus de candidatEs. Il y a plus de compétition et moins de postes pour tout le monde. L’augmentation de l’offre (le nombre de diploméEs) n’entraîne pas avec elle une augmentation de la demande (nombre de postes à combler).

    Mais généralement, je dirais que l’école est déconnectée quant au marché de l’emploi.

    1. Excellent commentaire!

      « Mais généralement, je dirais que l’école est déconnectée quant au marché de l’emploi. »

      Et si ce n’était pas pertinent de nécessairement connecter « école » et « marché de l’emploi »?

      « Bon, j’aimerais mieux pas de gestionnaires du tout (donc l’autogestion), mais c’est un autre débat. »

      Peut-être que ça prend des travailleurs qui savent gérer…

  4. […] Sur-qualification et sur-diplomation des sans-emplois au Québec: des suggestions pour des causes? &… […]

  5. La question me paraît assez simple. C’est une question de psychologie. Des employés plus éduqués vont généralement être plus au courant de leurs droits.

    1. Ça fait partie des bonnes raisons, en effet! Mais il y a autre chose…

  6. Mireille Gagnon

    Moi je pense que le nombre d’années d’expérience que les employeurs demandent sur leur offre d’emploi est ridicule du fait que lorsque tu termines tes études collégiales ou universitaires, tu n’as pas l’expérience du travail concrète mais bien un diplôme seulement. Les employeurs veulent des étudiants fraîchement diplômés mais ayant de 3 à 5 années d’expérience. Aucune logique d’en tout ça.

    1. Il semble bien qu’ils trouvent de tels candidats en raison du surplus de diplômés.

  7. […] David Gendron posait une question : Sur-qualification et sur-diplomation des sans-emplois au Québec: des suggestions pour des causes? […]

    1. Putain, je ne croyais pas que ce billet l’avait tant marqué.

      1. Ton « billet » ne m’a pas tant marqué, c’est ta question que je trouvais intéressante. Et j’avais le goût de consigner la réponse que cette question m’avait inspiré dans mon espace, voilà tout!

        1. Tant mieux, de toute façon!

  8. A ceux que ça interesse, je suggère de lire cet article. Comme le Chapelier Fou, on y parle de la solution … et on renvoie ailleurs pour les questions.

    http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/10/22-les-profs-en-cols-bleus/

    Ceux que ça interesse VRAIMENT pourront aussi lire cette série

    http://nouvellesociete.wordpress.com/travail/

    PIerre JC Allard

    1. Merci et bienvenue ici! 🙂 Je vais lire ça.

  9. Un billet complet sur le fait que les diplômes sont souvant un obstacle à l’emploi hors de son domaine d’étude, serait très intéressant et instructif. Vraiment, ça me gosse un peu la tendance aux employeurs à friké dès qu’ils voient un peut d’étude dans un C.V.

    1. Merci pour ce commentaire. Ce n’est pas évident d’exposer un portrait clair de la situation, mais je vais essayer.

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