Je poursuis ma réponse à ce billet de Chantal Beaupré, amorcée lors de ce billet précédent. Notons que Sylvain Guillemette a lui-même publié un intéressant billet sur ce concept.
Comme d’habitude, je vais citer son billet et je vais commenter par la suite.
Extrait #2 (de son billet initial):
Le succès est-il absolument dû à un étudiant s’étant bien appliqué à ses études? NON!David Gendron:
Je suis d’accord, mais il ne faut pas que l’État fasse en sorte que des étudiants qui étaient médiocres dans un domaine donné obtiennent artificiellement un meilleur sort que ceux qui s’étaient bien appliqués à leurs études dans le même domaine, comme c’est le cas présentement!Questionnement socratique:
Y a-t-il dans la réalité quelque chose qui interdise à l’État d’agir comme elle le fait actuellement, ou qui l’oblige à agir d’une autre manière? Si tel est le cas, comment expliquer qu’il ait été possible à l’État d’agir comme elle l’a fait?
Il n’y a absolument rien qui interdise à l’État d’agir ainsi, et c’est normal, car c’est dans son intérêt d’agir ainsi. L’État a pu agir ainsi parce que les gens ont accepté de lui concéder le monopole de la violence légale et de se faire voler leur argent avec le sourire par ce bandit! Alors, avant de penser à exterminer les bourgeois comme ces deux blogueurs (Sylvain Guillemette et L’Agitateur), dans la plus pure tradition violente de la gau-gauche étatiste extrémiste (le plus paradoxal, c’est que je suis souvent d’accord avec leurs buts et leurs diagnostics contre la drouate étatiste mais pas avec leurs moyens violents!), le laissent entendre, ce qui est un acte criminel, il faudrait bien que les prolétaires se regardent eux-mêmes dans le miroir, et qu’ils regardent attentivement le visage du parasite reflété sur ce même miroir, moi inclus! (merci à François Tremblay pour m’avoir inspiré ce propos)
Mais sans l’État pour déformer les perceptions individuelles concernant le mérite, comment les choses se passeraient-ils dans ce cas? Sans les syndicaleux étatistes qui privilégient l’ancienneté et les liens familiaux ou de copinage (népotisme) au dépens de la compétence, comment cela se passerait-il? Sans les grandes corporations qui n’ont aucun intérêt à ce que leurs employés aient ni sens critique ni créativité, comment cela se passerait-il? Je rappelle qu’il n’y aurait ni de syndicaleux étatistes ni de grandes corporations dans une anarchie.
Extrait #3:
La promotion est-elle obligatoirement due à un employé ayant fait preuve d’un excellent travail, d’une superbe performance? NON!David Gendron:
En effet, mais dans un véritable libre-marché, l’organisation a tout intérêt à accorder cette promotion à l’employé en question, et non pas à d’autres qui le méritent moins. Évidemment, dans les structures étatiques et dans les grandes corporations, ça ne fonctionne pas de cette manière!Questionnement socratique:
Y a-t-il dans la réalité quelque chose qui interdise aux structures étatiques et aux grandes corporations d’accorder une promotion à un employé qui le mérite moins – à nos yeux!- ou qui les oblige à agir d’une autre manière? Si tel est le cas, comment expliquer qu’il ait été possible aux structures étatiques et aux grandes corporations d’agir comme elles l’ont fait?Y a-t-il dans la réalité quelque chose qui oblige les structures étatiques et les grandes corporations à toujours agir dans leur meilleur intérêt? Depuis quand le meilleur intérêt des structures étatiques et des grandes corporations est-il devenu obligatoire?
Dans une anarchie, nous ne serions pas obligés d’adhérer à ce type de structure hiérarchique qui engendre ce style de gestion par promotion. Mais même en admettant que le concept de promotion est hypothétiquement valide, l’État déforme encore une fois les perceptions individuelles concernant le mérite d’obtenir une telle promotion. J’ai répondu précédemment aux deux premières questions « Y a-t-il dans la réalité quelque chose qui interdise aux structures étatiques et aux grandes corporations d’accorder une promotion à un employé qui le mérite moins – à nos yeux!- ou qui les oblige à agir d’une autre manière? » et « Si tel est le cas, comment expliquer qu’il ait été possible aux structures étatiques et aux grandes corporations d’agir comme elles l’ont fait? ».
À la question « Y a-t-il dans la réalité quelque chose qui oblige les structures étatiques et les grandes corporations à toujours agir dans leur meilleur intérêt? », je répond NON, et à la question « Depuis quand le meilleur intérêt des structures étatiques et des grandes corporations est-il devenu obligatoire? », je répond que ça n’a jamais été le cas. Le problème, c’est que l’intérêt de l’État et des grandes corporations ne coïncident rarement avec les divers intérêts individuels. Donc, lorsque l’État et les grandes corporations agissent selon leurs propres intérêts, cela va souvent à l’encontre des divers intérêts individuels.
Extrait #4:
Les enfants doivent-ils forcément être reconnaissants envers leurs parents, lesquels ont bien pris soin d’eux? NON!David Gendron:
Je suis d’accord. De toute façon, ni l’État, ni les parents ne sont les propriétaires de leurs enfants. Aux enfants de définir le mérite accordé aux parents! Ceci dit, des parents aimants risquent fort bien de recevoir plus de considération de la part de leurs enfants.Questionnement socratique:
Non applicable.Note:
Le présent commentaire fait preuve d’un réalisme satisfaisant.
C’est déjà beaucoup qu’on s’entende là-dessus!
Extrait #5:
Est-il inéquitable pour un voleur de grand chemin de mener une vie fastueuse? NON!David Gendron:
Totalement en désaccord! Aucun voleur ne mérite une vie fastueuse, encore moins quand l’État est le complice de ce vol!Questionnement socratique:
De quel mérite parlons-nous? En quoi consiste le mérite? Le mérite existe-t-il dans les faits, dans la réalité… ou ne subsiste-t-il que dans notre opinion subjective?Sur quoi nous basons-nous pour affirmer hors de tout doute qu’un voleur ne devrait absolument pas bénéficier d’une vie fastueuse – que l’État soit complice de ce vol ou non?
Dans le billet précédent, j’ai répondu aux questions concernant le mérite. À la question « Sur quoi nous basons-nous pour affirmer hors de tout doute qu’un voleur ne devrait absolument pas bénéficier d’une vie fastueuse – que l’État soit complice de ce vol ou non », je répond que je ne me base sur rien, sauf sur ma perception subjective. Par contre, comment se fait-il que les voleurs qui se sont enrichis grâce à l’État obtiennent plus de considération que le citoyen ordinaire non-criminel? Sans État, y aurait-il beaucoup de voleurs qui obtiendraient plus de considération que des non-criminels?
La suite dans la prochaine partie…
Discussion sur le Mérite, en quatre actes.
Extrait #X:
Est-ce que X mérite ou ne mérite pas quelque chose? NON!
David Gendron:
C’est la faute de l’État, qui rends les choses bien plus pire.
Questionnement socratique:
Est-ce que l’État est interdit d’agir autrement?
David Gendron:
Non, mais c’est dans ses intérêts de classe.
FIN
Voici la version concise de cette discussion!
Au fait, j’ai répondu à David Z
Oui, j’ai vu.
Ça me donne l’idée pour un billet.
Quoi ça?
Cette discussion me donne une idée pour un prochain billet, qui pourrait être intitulé: « Débat sur le profit: on escamote le débat le plus important »
Et quel est le débat le plus important?
@François
« Possession vs propriété » ou « Quel type de propriété préférez-vous? »
Le profit est intimement lié à ces concepts.
Si tu le dis. As-tu lu mon extrait de Proudhon?
Tu n’as pas à être d’accord. De toute façon, je réfléchis à une explication.
J’ai lu les extraits et c’était intéressant. Mais se pourrait-il que Proudhon ait changé un peu d’avis vers la fin de sa vie?
Je ne sais pas.
En fait il n’y a qu’un extrait à présent, mais je vais en présenter un autre aujourd’hui.
En fait je me suis trompé, le prochain extrait apparaîtra demain.
Bah, l’image publiée aujourd’hui est intéressante! 🙂