Ce billet est inspiré par cette discussion suivant mon billet précédent sur les trois concepts de libre-marché. D’abord, je vais exposer les définitions et principales prémisses des deux principaux domaines de la science économique: la micro-économie et la macro-économie.
Tel que défini dans Wikipédia: « la microéconomie (ou micro-économie) est la branche de l’économie qui analyse le comportement économique au niveau d’entités individuelles telles qu’un consommateur ou une entreprise. Les consommateurs sont considérés comme des offreurs de travail et des demandeurs de produits finis. Les firmes sont, quant à elles, des demandeuses de travail et des offreuses de produits finis et de consommations intermédiaires. »
Deux prémisses principales orientent les théories micro-économiques:
1) La maximisation du profit de la firme (entreprises, corporations, etc.)
2) La maximisation de la satisfaction du CONsommateur
Généralement, la maximisation du profit de la firme prédomine sur la maximisation de la satisfaction du consommateur, mais pas toujours! On peut très bien inverser cet ordre de priorité en micro-économie.
De son côté, la macroéconomie (ou macro-économie: dont le terme est introduit en 1933 par l’économiste norvégien Ragnar Frisch) « est l’approche théorique qui étudie l’économie à travers les relations existant entre les grands agrégats économiques nationaux, le revenu, l’investissement, la consommation, le taux de chômage, l’inflation, etc. »
Une prémisse principale et un corollaire orientent les théories macro-économiques:
1) La maximisation du Produit Intérieur Brut (PIB), calculé à l’aide de l’identité des comptes nationaux (un jour, je vous expliquerai à quel point cette identité est TRÈS mal interprétée: en attendant, lisez cet article de Frank Shostak, celui d’André Dorais et celui de François Tremblay)
1 B) Un corollaire de 1): la maximisation des revenus des gouvernemamans
Les tenants du libre-marché capitaliste, particulièrement les drouatistes étatistes et les libertariens vulgaires, raisonnent selon toutes les prémisses micro et macro-économiques. D’un point de vue économique, leur ordre de priorité est le suivant:
1) Maximisation du Produit Intérieur Brut (PIB) (Note: seuls les drouatistes étatistes s’intéressent à la maximisation des revenus des gouvernemamans (pensez à Sarko Labeaume, à l’ADCUL et aux CONservateurs), mais comme il s’agit d’un corollaire de l’augmentation du PIB, les libertariens vulgaires y consentent involontairement!)
2) Maximisation du profit de la firme
3) Maximisation de la satisfaction du CONsommateur
L’appui aveugle des zélateurs du libre-marché capitaliste à toutes ces prémisses micro et macro-économiques fait en sorte qu’ils acceptent que l’État intervienne pour stimuler l’économie, quitte même à ce que l’État commette des crimes contre sa population, afin que l’économie soit la plus stimulée possible et que le PIB augmente de manière effrénée, ce qui, par conséquent, fait augmenter les revenus des gouvernements.
En ce qui concerne les gau-gauchistes étatistes, ceux-ci sont contre toute forme de libre-marché et ils ne s’intéressent pas à la partie micro-économique, en général. En fait, la seule chose qui les intéresse d’un point de vue économique, c’est l’augmentation des revenus des gouvernemamans, sauf qu’ils volent tellement d’argent aux consommateurs, aux travailleurs et aux entrepreneurs que le PIB ne peut que décroître à moyen et à long terme, ce qui plonge la société dans une pauvreté abjecte à moyen et à long terme: ainsi, les revenus des gouvernemamans diminuent à moyen et à long terme! Il est vrai que je suis souvent d’accord avec les gau-gauchistes étatistes concernant leurs diagnostics pertinents sur les effets pervers du capitalisme, mais leurs solutions sont tellement criminelles et inefficaces que je ne peux pas les appuyer là-dessus, même s’ils sont moins pires que les drouatistes étatistes!
Les tenants du libre-marché propriétarien ne s’intéressent à la macro-économie que pour critiquer les effets pervers de l’État. Au moins, ils s’y intéressent, contrairement aux anarchistes (sauf chez les anarcho-capitalistes, bien sûr!). J’ai l’intention de corriger cette situation, car il est essentiel de bien connaître l’économie pour être capable d’élaborer un raisonnement anarchiste cohérent, ce que les libertariens et les anacho-capitalistes ont très (ou trop!) bien compris! Cela dit, les zélateurs du libre-marché propriétarien (souvent des amateurs d’économie misésienne) ne raisonnent que selon les prémisses micro-économiques. De plus, ils inversent l’ordre de priorité de la manière suivante:
1) Maximisation de la satisfaction du CONsommateur
2) Maximisation du profit de la firme
Donc, pour les tenants du libre-marché propriétarien, le client est roi, contrairement aux système capitaliste actuel, et les profits ne peuvent être qu’une forme de profit entrepreneurial pur, et non pas une rente politique, ce qui est déjà une nette amélioration par rapport au système capitaliste actuel. Par contre, leur appui au droit de propriété, quoique moins pire que le simulacre de droit de propriété actuellement en vigueur dans le système capitaliste, est une forme de restriction des libertés non-économiques qui fait en sorte que les anarchistes (sauf les anarcho-capitalistes) ne peuvent appuyer entièrement cette conception du libre-marché, même si elle est beaucoup meilleure et beaucoup plus libre que le libre-marché capitaliste.
Chez les tenants du libre-marché anti-capitaliste, en plus de rejeter les prémisses macro-économiques et de considérer en priorité le client, les travailleurs entrent dans l’ordre de priorité micro-économique. On y considère les entrepreneurs et les travailleurs, comme l’ensemble des co-travailleurs ou co-entrepreneurs (je préfère cette dernière dénomination) dans une relation de collaboration volontaire, et non pas dans une forme d’hiérarchie de pouvoir. De plus, on parle plus de maximisation de la satisfaction des co-entrepreneurs que de la maximisation de ses profits. Voici l’ordre de priorité micro-économique des zélateurs du libre-marché anti-capitaliste:
1) Maximisation de la satisfaction du client
2) Maximisation de la satisfaction des co-entrepreneurs (pas nécessairement monétaire)
Tout comme dans le libre-marché proprétarien, le client est roi. La principale différence se situe dans le rôle des travailleurs et des entrepreneurs qui collaborent volontairement, à titre de co-entrepreneurs, au lieu de sombrer dans une structure d’hiérarchie de pouvoir. De plus, l’adoption d’un droit de possession, basé sur l’utilisation et l’occupation, au lieu d’un droit de propriété, et l’adoption d’un mode d’organisation coopératif non basé sur des hiérarchies de pouvoir, engendrent la conséquence logique de l’élimination de toute forme de profit. Attention, cette élimination du profit n’est qu’une conséquence logique du libre-marché anti-capitaliste, et n’est pas causée par quelconque répression étatique criminelle anti-profit à la sauce gau-gauchiste étatiste.
Tout de même, les différences entre le libre-marché propriétarien et le libre-marché anti-capitaliste sont beaucoup moins importantes que celles avec le libre-marché capitaliste. Malgré ses inconvénients, je préfère nettement le libre-marché propriétarien au libre-marché capitaliste. Mais je maintiens ma position: le libre-marché anti-capitaliste est le libre-marché qui est vraiment le plus libre!
Fuck Cacanada!
Ce n’est qu’en grandes lignes, certes, mais je suis d’accord.
J’ai tenté d’être le plus concis possible. Ça manque de détails, je le sais!
David, je t’ai imité et j’ai aussi écrit un court billet sur mon blogue à propos de notre discussion.
Je parle de celui-ci:
http://francoistremblay.wordpress.com/2009/06/29/profit-is-not-justified-by-entrepreneurial-risk/
Tordant!
Une coopérative de travailleurs qui prend le risque d’embaucher un « preneur de risque » salarié! Et c’est qui qui prend le risque dans ce cas-là???
« Tordant! »
Oui, je sais bien que pour un vrai croyant, la réalité est « tordante. »
« Et c’est qui qui prend le risque dans ce cas-là??? »
Quel risque?
@Bastiat79
« Une coopérative de travailleurs qui prend le risque d’embaucher un “preneur de risque” salarié! Et c’est qui qui prend le risque dans ce cas-là??? »
Je parle plutôt de « co-entrepreneurs » qui prennent conjointement les risques. Il me semble que c’est ce que j’ai dit, non?
Oui mais comme François veut tellement voir disparaître les revenus imprévisibles, il pense qu’il va les faire disparaître en fixant le salaire des entrepreneurs (ou co-entrepreneurs). C’est ça qui est tordant. Les revenus d’une entreprise ne sont prévisibles que dans son monde statique imaginaire. Dans le monde réel une partie des revenus est imprévisible, ça s’appelle un profit ou une perte, et ça retombe nécessairement sur quelqu’un. Ce quelqu’un, par définition, est un entrepreneur ou co-entrepreneur.
Et si les « profits » imprévisibles ou les « pertes » imprévisibles étaient partagés entre TOUS les co-entrepreneurs?
Prendre un risque = accepter que ses revenus varient en fonction d’un résultat imprévisible. Un preneur de risque salarié, c’est une contradiction. Ça ne peut pas être plus évident. Quel risque peut-il prendre si son salaire n’est pas affecté? Aucun.
Si au contraire les « travailleurs » acceptent que leurs revenus varient en fonction d’un résultat imprévisible de leur entreprise, alors par définition ce sont des entrepreneurs, et leurs revenus, des profits.
Constamment changer la définition des mots pour coller à votre mythologie ouvriériste, ça vous apporte quoi au juste?
« Un preneur de risque salarié, c’est une contradiction. Ça ne peut pas être plus évident. Quel risque peut-il prendre si son salaire n’est pas affecté? Aucun. »
Vous ne pouvez pas être plus brainwashé! Une personne peut faire des calculations de risques sans directement risquer son propre argent. En fait, dans le domaine de l’assurance et de l’investissement c’est fait de façon routinière.
« Si au contraire les “travailleurs” acceptent que leurs revenus varient en fonction d’un résultat imprévisible de leur entreprise, alors par définition ce sont des entrepreneurs, et leurs revenus, des profits. »
Vous redéfinissez le profit pour inclure tout revenu. C’est bien con alors, pourquoi l’appeler « profit » quand on a déjà un terme pour ça? Vous redéfinissez parce que vous voulez faire croire que les mutualistes croient à la religion du profit.
« Constamment changer la définition des mots pour coller à votre mythologie ouvriériste »
Faisons une petite liste des mythes capitalistes:
la « science économique » est une science
La courbe d’offre et de demande
La corporation
La main invisible
Le « libre marché capitaliste »
« Les interventions du gouvernement sont nuisibles à l’économie »
Le problème de calcul (calculation problem) s’applique aux hiérarchies nationales mais pas aux hiérarchies économiques
Homo rationalis
Alors vous disiez quoi à propos de « ma » mythologie? Quelle partie du mutualisme est mythique exactement?
J’ai oublié un mythe assez important: la prémisse de la rareté (scarcity) de tous les biens.
« Une personne peut faire des calculations [sic] de risques sans directement risquer son propre argent. »
Alors son métier est de faire des calculs, pas de prendre des risques.
« Vous redéfinissez le profit pour inclure tout revenu. »
Non, seulement les revenus qui sont imprévisibles. Vous accusez les autres d’être classistes, mais pour vous un travailleur qui prend un rôle d’entrepreneur reste un travailleur, et vice-versa. Plutôt étrange non?
« Faisons une petite liste des mythes capitalistes »
Je ne suis pas capitaliste
« la “science économique” est une science »
Oui, même si beaucoup de prétendus économistes ont tort. Une expression comme « un prix plafond cause des pénuries » a une valeur scientifique. Elle est falsifiable si on y trouve une erreur logique.
« La corporation »
Aucune réalité physique, mais existe comme type de relation humaine au même titre que « couple ».
« La main invisible »
Effectivement un mythe, mais utile pour décrire que la non-invervention mène à un certain résultat, pas juste au désordre. C’est un concept plutôt anarchiste à mon avis.
Le “libre marché capitaliste”
Un « marché » (deux personnes qui se serrent la main en disant « marché conclu ») n’est libre que sans contrainte violente.
“Les interventions du gouvernement sont nuisibles à l’économie”
Non, elles sont nuisibles à certains individus. Pour les capitalistes il y a peut-être le mythe d’un collectif « économie » ayant préséance sur les individus, mais pas pour moi.
« Le problème de calcul (calculation problem) s’applique aux hiérarchies nationales mais pas aux hiérarchies économiques »
Non, la bureaucratie interne d’une entreprise reproduit le problème. Par ailleurs, les relations client/fournisseur ne sont pas hiérarchiques. Je crois que la meilleure organisation interne est celle qui reproduit une sorte de libre-marché.
« Homo rationalis »
« Homo economicus »? est un mythe. Par contre, il est tautologique que l’individu choisit toujours ce qu’il préfère. Tout choix est « rationnel » même s’il ne s’accorde pas à vos propres jugements de valeur.
« Je ne suis pas capitaliste »
Il est un peu tard pour nier les faits. You claim that the means of production should be privately owned, therefore you are a capitalist. Il n’y a pas de juste milieu.
« You claim that the means of production should be privately owned, therefore you are a capitalist. »
Attention, les tenants de libre-marché propriétarien sont d’accord avec cette idée, et ce ne sont pas des capitalistes, à proprement dit!
@Bastiat79
« Alors son métier est de faire des calculs, pas de prendre des risques. »
D’accord.
« Non, seulement les revenus qui sont imprévisibles. Vous accusez les autres d’être classistes, mais pour vous un travailleur qui prend un rôle d’entrepreneur reste un travailleur, et vice-versa. Plutôt étrange non? »
Il ne t’a pas traité de classiste, à ce que je sache. Il a traité Philippe de classiste et il avait raison sur le fond!
« Oui, même si beaucoup de prétendus économistes ont tort. Une expression comme “un prix plafond cause des pénuries” a une valeur scientifique. Elle est falsifiable si on y trouve une erreur logique. »
En effet!
« Aucune réalité physique, mais existe comme type de relation humaine au même titre que “couple”. »
Mais impossible sans le soutien de l’État!
« Effectivement un mythe, mais utile pour décrire que la non-invervention mène à un certain résultat, pas juste au désordre. C’est un concept plutôt anarchiste à mon avis. »
D’accord mais évidemment, dans un système capitaliste étatiste, on oublie ça!
« Un “marché” (deux personnes qui se serrent la main en disant “marché conclu”) n’est libre que sans contrainte violente. »
D’accord!
« Non, elles sont nuisibles à certains individus. Pour les capitalistes il y a peut-être le mythe d’un collectif “économie” ayant préséance sur les individus, mais pas pour moi. »
On s’entend là-dessus, mais même dans le collectif « économie » (ou macro-économie), les
interventions de l’État sont nuisibles à long terme.
« Non, la bureaucratie interne d’une entreprise reproduit le problème. Par ailleurs, les relations client/fournisseur ne sont pas hiérarchiques. Je crois que la meilleure organisation interne est celle qui reproduit une sorte de libre-marché. »
Dans un libre-marché, oui!
« Par contre, il est tautologique que l’individu choisit toujours ce qu’il préfère. Tout choix est “rationnel” même s’il ne s’accorde pas à vos propres jugements de valeur. »
Les préférences ne sont pas toujours rationnelles.
« Une personne peut faire des calculations de risques sans directement risquer son propre argent. En fait, dans le domaine de l’assurance et de l’investissement c’est fait de façon routinière. »
En effet!
@Bastiat79
« Un preneur de risque salarié, c’est une contradiction. Ça ne peut pas être plus évident. Quel risque peut-il prendre si son salaire n’est pas affecté? Aucun. »
En fait, tous les co-entrepreneurs prennent des risques.
« Si au contraire les “travailleurs” acceptent que leurs revenus varient en fonction d’un résultat imprévisible de leur entreprise, alors par définition ce sont des entrepreneurs, et leurs revenus, des profits. »
Au moins, le partage des « profits » sera moins injuste, non?
Le partage des profits ne peut être juste que si les pertes sont aussi partagées dans les mêmes proportions.
Si vous voulez interdire les travailleurs-non-co-entrepreneurs dans votre entreprise, libre à vous. Mais vous allez vous priver de travailleurs talentueux qui auraient été contents de travailler et de ne pas participer aux pertes.
Par ailleurs, la dernière entreprise qu’un travailleur devrait vouloir posséder, c’est celle où il travaille. Simple diversification. Pensez-y!
« Le partage des profits ne peut être juste que si les pertes sont aussi partagées dans les mêmes proportions. »
D’accord!
« Si vous voulez interdire les travailleurs-non-co-entrepreneurs dans votre entreprise, libre à vous. Mais vous allez vous priver de travailleurs talentueux qui auraient été contents de travailler et de ne pas participer aux pertes. »
Bof, c’est une suggestion de mode d’organisation. D’autres idées sont pertinentes!
« Par ailleurs, la dernière entreprise qu’un travailleur devrait vouloir posséder, c’est celle où il travaille. Simple diversification. Pensez-y! »
Sauf que très peu de gens ont un esprit entrepreneurial suffisant pour avoir leur propre entreprise individuelle.
Ce n’est pas la question. Le système actuel permet au moins au travailleur-épargnant d’acheter des actions de plusieurs compagnies. En ne permettant que la posession de la compagnie où il travaille, ça enlève beaucoup de diversification.
Merci, j’ai lu! 🙂
Je suis d’accord en général.
Par contre, je ne vois pas ce qu’il y a de hiérarchique dans un libre-marché propriétarien. S’il n’y avait pas d’état pour bloquer les autres options des travailleurs, il me semble que la relation employeur-employé serait essentiellement égalitaire, même si la répartition du risque serait volontairement inégalitaire.
Par ailleurs, un libre-marché propriétarien n’empêche aucunement la propriété d’une entreprise par ses travailleurs. Il faut seulement trouver un moyen d’organisation pour que ceux-ci servent les clients avant de se servir eux-mêmes. La tendance des employés à se servir eux-mêmes est à mon avis la principale raison de l’échec historique de ce type d’organisation, avant même la présence de l’état (ce qui reste à vérifier). En l’absence d’un tel moyen d’organisation, ma prédiction est qu’un libre-marché anti-capitaliste deviendrait tranquillement un libre-marché propriétarien.
« En l’absence d’un tel moyen d’organisation, ma prédiction est qu’un libre-marché anti-capitaliste deviendrait tranquillement un libre-marché propriétarien. »
Je crois plutôt à la variété des modes d’organisation dans une anarchie.
@François
Je suis plus ouvert à la science économique que toi et les mutuellistes auraient intérêts à moderniser leur pensée, en ayant recours à des raisonnements plus économiques, MAIS SANS CHANGER LE FOND DES CHOSES. Je ne suis pas entièrement d’accord avec tes critiques sur l’économie et ses « mythes ».
« la “science économique” est une science »
Pas moins scientifique que l’épidémiologie, ou pire encore la climatologie! Mais ça dépend des prémisses que l’on suppose!
« La courbe d’offre et de demande »
Tout de même une modélisation intéressante qu’il faut adapter selon le contexte et les prémisses considérées!
« La corporation »
Bon point! On s’entend!
« La main invisible »
Évidemment, dans un système capitaliste étatiste, on oublie ça! Mais ce concept peut-être très utile en l’adaptant au libre-marché!
« Le “libre marché capitaliste” »
Bon point, on s’entend!
« “Les interventions du gouvernement sont nuisibles à l’économie” »
Généralement oui, mais ça aide les corporations, par contre!
« Le problème de calcul (calculation problem) s’applique aux hiérarchies nationales mais pas aux hiérarchies économiques »
En effet!
« Homo rationalis »
Bon point, mais ceci n’est pas partagé par les misésiens non plus, alors ce n’est pas un gros problème!
« J’ai oublié un mythe assez important: la prémisse de la rareté (scarcity) de tous les biens. »
« Tous les biens » est un peu exagéré en effet. Mais la rareté explique beaucoup de choses, par contre, et ce concept est tout de même intéressant.
« Je suis plus ouvert à la science économique que toi et les mutuellistes auraient intérêts à moderniser leur pensée, en ayant recours à des raisonnements plus économiques, MAIS SANS CHANGER LE FOND DES CHOSES. »
Enfin, si on lit Benjamin Tucker, il en donne pas mal des raisonnements économiques, au point que j’ai de la misère à le suivre dans quelques passages. Pour ma part, j’aime moins la « science » économique.
« Je ne suis pas entièrement d’accord avec tes critiques sur l’économie et ses “mythes”. »
Bon alors discutons-en. Ça fera changement des épais capitalistes.
« la “science économique” est une science”
Pas moins scientifique que l’épidémiologie, ou pire encore la climatologie! Mais ça dépend des prémisses que l’on suppose! »
La climatologie n’est pas tellement scientifique, non plus. Enfin, le FAQ Anarchiste discute en profondeur de ce sujet:
http://anarchism.pageabode.com/afaq/secC1.html
« “La courbe d’offre et de demande”
Tout de même une modélisation intéressante qu’il faut adapter selon le contexte et les prémisses considérées! »
La courbe d’offre et de demande est basée sur les deux principes suivants:
1. que le prix d’un bien représente le résultat d’un « processus naturel » de la part des producteurs d’extraire le plus de profit que possible d’un bien, et de la part des demandeurs de payer le moins que possible
2. que l’offre et la demande doivent suivre selon les changements de l’un ou de l’autre, par l’entremise du prix (le prix étant le facteur le plus important dans toute cette équation).
« “La main invisible”
Évidemment, dans un système capitaliste étatiste, on oublie ça! Mais ce concept peut-être très utile en l’adaptant au libre-marché! »
Le concept de la main invisible est basé sur le principe que chaque agent économique poursuit son intérêt personnel et, qu’en faisant ceci, il poursuit indirectement le bien de la société en général, du fait de la structure du marché (non-libre, dans ce cas). Alors on est d’accord que, dans l’économie actuelle, ce principe ne vaut absolument rien.
« ““Les interventions du gouvernement sont nuisibles à l’économie””
Généralement oui, mais ça aide les corporations, par contre! »
Je voulais dire plus dans le sens dont Noam Chomsky parle quand il dit que les nations occidentales prêchent la liberté économique mais ont atteintes leur positions de leaders économiques avec de hauts tarrifs. En fait, la rhétorique de « liberté économique » est une stratégie néo-libéraliste pour écraser la production interne dans le tiers-monde.
« “Homo rationalis”
Bon point, mais ceci n’est pas partagé par les misésiens non plus, alors ce n’est pas un gros problème! »
Je doûte qu’ils n’y croient pas. Je crois que Bastiat y croit.
« “J’ai oublié un mythe assez important: la prémisse de la rareté (scarcity) de tous les biens.”
“Tous les biens” est un peu exagéré en effet. Mais la rareté explique beaucoup de choses, par contre, et ce concept est tout de même intéressant. »
Dans quel sens?
« Enfin, si on lit Benjamin Tucker, il en donne pas mal des raisonnements économiques, au point que j’ai de la misère à le suivre dans quelques passages. »
En effet!
« Pour ma part, j’aime moins la “science” économique. »
Il faut distinguer les « prémisses économiques » des « fondements de la science économique ».
« La climatologie n’est pas tellement scientifique, non plus. Enfin, le FAQ Anarchiste discute en profondeur de ce sujet: »
Merci, je vais lire ça!
« La courbe d’offre et de demande est basée sur les deux principes suivants:
1. que le prix d’un bien représente le résultat d’un “processus naturel” de la part des producteurs d’extraire le plus de profit que possible d’un bien, et de la part des demandeurs de payer le moins que possible »
C’est une sur-simplification des hypothèses de base, pour simplifier l’analyse économiques pour des non-initiés. On peut aller beaucoup plus loin que ça. De plus, on peut très bien ne pas tenir compte en priorité de la maximisation du profit, dans les hypothèses ou prémisses de base.
« que l’offre et la demande doivent suivre selon les changements de l’un ou de l’autre, par l’entremise du prix (le prix étant le facteur le plus important dans toute cette équation). »
En réalité, les fonctions de demande sont beaucoup plus complexes que ça et auraient besoin de beaucoup trop de dimensions pour être représentables graphiquement (sauf si on fixe un paquet de variables, et encore là, on y perd beaucoup de subtilités dans l’analyse de ces fonctions de demande). De représenter le quantité vs le prix dans la fonction de demande est une sur-simplification.
« Alors on est d’accord que, dans l’économie actuelle, ce principe ne vaut absolument rien. »
Oui, et en fait, ce concept serait plus pertinent dans une anarchie!
« Je voulais dire plus dans le sens dont Noam Chomsky parle quand il dit que les nations occidentales prêchent la liberté économique mais ont atteintes leur positions de leaders économiques avec de hauts tarrifs. En fait, la rhétorique de “liberté économique” est une stratégie néo-libéraliste pour écraser la production interne dans le tiers-monde »
Dans ce sens-là, on s’entend! Effectivement, il y a beaucoup d’hypocrisie dans ce discours! Mais généralement, les interventions de l’État sont nuisibles à l’économie, du moins à long terme!
« Je doute qu’ils n’y croient pas. Je crois que Bastiat79 y croit. »
Il me semble que les misésiens prônent plus l’ « action humaine » (qui peut être irrationnelle) que l’ « anticipation rationnelle » des économistes classiques. Peut-être que Bastiat79 y croit…
« Dans quel sens? »
Entre autres, dans le sens où le concept de rareté explique pourquoi et pour qui l’État intervient en créant des fausses raretés!
« 1. que le prix d’un bien représente le résultat d’un “processus naturel” de la part des producteurs d’extraire le plus de profit que possible d’un bien, et de la part des demandeurs de payer le moins que possible”
C’est une sur-simplification des hypothèses de base, pour simplifier l’analyse économiques pour des non-initiés. On peut aller beaucoup plus loin que ça. De plus, on peut très bien ne pas tenir compte en priorité de la maximisation du profit, dans les hypothèses ou prémisses de base. »
Mais si on ne tiens pas compte de la maximisation du prix, alors comment est-ce que les courbes d’offre et demande se tiennent?
« “que l’offre et la demande doivent suivre selon les changements de l’un ou de l’autre, par l’entremise du prix (le prix étant le facteur le plus important dans toute cette équation).”
En réalité, les fonctions de demande sont beaucoup plus complexes que ça et auraient besoin de beaucoup trop de dimensions pour être représentables graphiquement (sauf si on fixe un paquet de variables, et encore là, on y perd beaucoup de subtilités dans l’analyse de ces fonctions de demande). De représenter le quantité vs le prix dans la fonction de demande est une sur-simplification. »
Oui bien sûr… mais c’est comme ça qu’on nous l’a appris dans nos cours de microéconomie. Alors c’est un mythe.
« Oui, et en fait, ce concept serait plus pertinent dans une anarchie! »
Peut-être, je n’en suis pas sûr.
« Dans ce sens-là, on s’entend! Effectivement, il y a beaucoup d’hypocrisie dans ce discours! Mais généralement, les interventions de l’État sont nuisibles à l’économie, du moins à long terme! »
De manière générale, oui.
« Il me semble que les misésiens prônent plus l’ “action humaine” (qui peut être irrationnelle) que l’ “anticipation rationnelle” des économistes classiques. Peut-être que Bastiat79 y croit… »
Si l’action humainse peut être irrationnelle, alors la main invisible est soûle.
« Entre autres, dans le sens où le concept de rareté explique pourquoi et pour qui l’État intervient en créant des fausses raretés! »
L’instrument numéro un pour la création de la rareté, c’est le profit.
« Mais si on ne tiens pas compte de la maximisation du prix, alors comment est-ce que les courbes d’offre et demande se tiennent? »
En général, on ne maximise pas directement le prix en micro-économie (sauf pour modéliser les monopoles, les cartels et la pseudo concurrence monopolistique), on cherche plutôt à maximiser le profit de la firme ET la satisfaction du consommateur sous des contraintes budgétaires. Mais on pourrait très bien faire cet exerice, sans tenir compte à tout prix de la maximisation du profit…ou en incorporant la satisfaction du travailleur dans l’analyse.
Le « prix d’équilibre » du marché (libre ou pas! 😉 ) est obtenu en égalisant la fonction de demande et la fonction d’offre (obtenues grâce aux maximisations ci-dessus), TOUTES CHOSES ÉTANT ÉGALES PAR AILLEURS, hypothèse pas évidente à respecter.
« Oui bien sûr… mais c’est comme ça qu’on nous l’a appris dans nos cours de microéconomie. Alors c’est un mythe. »
En micro-économie de base oui, mais j’ai bien compris cette session qu’en pratique, les fonctions d’offre (j’avais oublié d’en parler: généralement, les fonctions d’offre contiennent moins de variables indépendantes que les fonctions de demande, mais pas toujours!) et de demande contiennent la plupart du temps plus d’une variable indépendante (autres que le prix du bien: souvent le prix des autres biens est considéré).
« Si l’action humaine peut être irrationnelle, alors la main invisible est soûle. »
Oui! La main invisible est valide lorsque les choix sont rationnels.
« L’instrument numéro un pour la création de la rareté, c’est le profit. »
Je n’en suis pas certain. Bien sûr, le profit est un instrument crucial pour la création de la rareté, mais sans État, ça me paraît inapplicable.
Une exception: Dans le cas des monopoles ou oligopoles naturels, tu as raison, les profits créent encore plus de rareté, avec État ou pas.
« Mais on pourrait très bien faire cet exerice, sans tenir compte à tout prix de la maximisation du profit…ou en incorporant la satisfaction du travailleur dans l’analyse. »
Tu vois, mon objection, c’est que c’est une analyse morale qu’il faut faire, pas une analyse économique. Utiliser l’économie comme base est trop restrictif.
« Le “prix d’équilibre” du marché (libre ou pas! 😉 ) est obtenu en égalisant la fonction de demande et la fonction d’offre (obtenues grâce aux maximisations ci-dessus), TOUTES CHOSES ÉTANT ÉGALES PAR AILLEURS, hypothèse pas évidente à respecter. »
Mais notre système de base est le système capitaliste comme il existe aujourd’hui. Il faut utiliser une base différente.
« Je n’en suis pas certain. Bien sûr, le profit est un instrument crucial pour la création de la rareté, mais sans État, ça me paraît inapplicable. »
Comment est-ce que le profit ne crée pas de rareté sans État?
« Tu vois, mon objection, c’est que c’est une analyse morale qu’il faut faire, pas une analyse économique. Utiliser l’économie comme base est trop restrictif. »
Je prône une analyse morale ET économique! Les raisons profondes qui font en sorte que je suis un anarchiste sont surtout morales!
« Mais notre système de base est le système capitaliste comme il existe aujourd’hui. Il faut utiliser une base différente. »
Oui mais:
1) Il est quand même important de comprendre comment le capitalisme actuel fonctionne, encore plus quand on souhaite éradiquer ce système.
2) On peut très bien utiliser des prémisses différentes des prémisses capitalistes en économie.
« Comment est-ce que le profit ne crée pas de rareté sans État? »
Dans un monopole ou un oligopole naturel, le profit crée la rareté, avec État ou pas.
Mais en général, sans État pour créer des monopoles ou pour étouffer la concurrence, ça me semble inapplicable, d’autant plus que les sources de profits seront nettement plus rares que dans le système capitaliste actuel.
« Mais en général, sans État pour créer des monopoles ou pour étouffer la concurrence, ça me semble inapplicable, d’autant plus que les sources de profits seront nettement plus rares que dans le système capitaliste actuel. »
Oui mais toujours est-il que le profit crée toujours plus de rareté. Il est plus difficile pour quelqu’un d’obtenir quelque chose qui est plus cher.
Théoriquement oui, mais en pratique, je ne vois en quoi c’est applicable sans État, sauf dans les monopoles et oligopoles naturels.
Tu veux acheter une pomme.
1. Je te charge 1$ pour une pomme. Tu achètes une pomme.
2. Je te charge 2$ pour une pomme parce que je sais qu’il y a assez de gens qui vont le payer pour que je fasse un profit. C’est trop cher pour toi et tu n’achètes pas la pomme.
2 crée une rareté qui n’existe pas dans 1, parce qu’en 1 tu achètes la pomme mais pas en 2.
@Bastiat79
« Ce n’est pas la question. Le système actuel permet au moins au travailleur-épargnant d’acheter des actions de plusieurs compagnies. En ne permettant que la possession de la compagnie où il travaille, ça enlève beaucoup de diversification. »
Je ne vois pas en quoi ça empêcherait des co-entrepreneurs d’une entreprise X (qui jouent le rôle de travailleurs dans l’entreprise X) d’être des co-entrepreneurs d’une entreprise Y (qui jouent le rôle plus « pur » d’entrepreneur dans l’entreprise Y).
Je me demande ce que François en pense.
…ou d’être des co-entrepreneurs à temps partiel pour plusieurs entreprises!
Je ne comprends pas vraiment la question. Est-ce que tu me demandes si une personne peut travailler pour plus d’une organisation. Bien sûr.
Tu as bien répondu!
Parce que dans une même entreprise il va y avoir des conflits entre les co-entrepreneurs qui travaillent 5 jours par semaine et les co-entrepreneurs-méchants-exploiteurs-capitalistes qui n’y travaillent qu’un jour par semaine étant occupés ailleurs. Ça saute aux yeux!
Autre sujet: « 2 crée une rareté qui n’existe pas dans 1, parce qu’en 1 tu achètes la pomme mais pas en 2 »
Si 2$ est ce que les gens veulent payer pour une pomme, alors 2$ est un prix de libre-marché. Vendre à 1$ à certains créera une pénurie pour d’autres. Sans compter que le coût de remplacement immédiat d’une pomme est infini. On a beau tirer dessus ça ne pousse pas plus vite. Donc l’argument des coûts ne peut pas être amené.
De toute façon, il ne s’agirait que d’une forme d’organisation parmi tant d’autres dans une anarchie!
@François
En général, quand je parle de rareté, je parle de la rareté de l’offre, et non pas celle de la demande.
Mais évidemment, à moyen terme, une rareté de la demande peut créer une rareté de la quantité offerte…
Oui, c’est bien ce dont on parle, la rareté de l’offre.
Mais théoriquement, il peut très bien offrir autant à 2$ qu’à 1$ non? Du moins pour les pommes…
Oui, mais la pomme coûte 1$, pas 2$. Théoriquement je peux offrir la pomme gratuitement ou pour 100$. Mais son coût réel, la seule mesure basée sur la réalité, est 1$.
Si les pommes coûtent 1$, alors 200 personnes vont en acheter une. Si les pommes coûtent 2$, alors 150 personnes vont en acheter une. 50 personnes ont acheté quelque chose d’autre, ou rien. Alors voilà la rareté. 50 personnes ne peuvent acheter autant de pommes qu’ils veulent.
L’offre est bien sûr réduite, puisqu’il faut produire moins de pommes pour les vendre 2$ qu’il faut produire de pommes pour satisfaire tout le monde.
Ok! « offre réduite par la suite », j’ai compris!
Oui bien sûr… on parle bien de la rareté créée par le capitalisme, spécifiquement, et non par d’autres facteurs. Il y a d’autres facteurs qui créent de la rareté, évidemment.
Mais souvent, cette rareté est créée par l’État!
Oui, bien sûr. C’est une différente sorte de rareté. Par exemple, quand l’État criminalise les drogues, cela crée une extraordinaire rareté, notamment parce qu’on switche au marché noir, et le prix devient incroyablement élevé. Alors il n’y a pas autant de pot disponible que s’il était vendu à son vrai coût.
François, as-tu lu ça?
http://www.nothirdsolution.com/2009/07/04/profit-is-justified-by-entrepreneurial-risk/
Idiot, je viens de lire ton commentaire! 😉
Oui, chaque commentaire a son propre fil. Tu dois cliquer sur le lien qui dit « X replies ».
Mon blogueur communiste favori, db0, m’a joint et commente aussi.
J’ai vu!
Malheureusement, oui. Tu peux lire mes commentaires dans le fil de commentaires pour cet article.
Merci!
Tu sais quoi: je trouve beaucoup moins pire ce texte que celui de Skeptical Eye!
Mais j’ai quand même des désaccords avec lui!
J’espère bien!
Peu importe, je vais lire ces commentaires avec attention!
Oui bien sûr, parce que Skeptical Eye est un attardé mental. Mais enfin, ne faisons pas de comparaisons injustes.
😉
@François
« Oui, bien sûr. C’est une différente sorte de rareté. Par exemple, quand l’État criminalise les drogues, cela crée une extraordinaire rareté, notamment parce qu’on switche au marché noir, et le prix devient incroyablement élevé. Alors il n’y a pas autant de pot disponible que s’il était vendu à son vrai coût. »
Un exemple parmi tant d’autres!
Quand je dis « disponible », je ne parle pas de l’offre mais bien de la demande.
Bien sûr!