Le dogme étatiste déforme la sélection naturelle et le mérite: dix exemples

Ce billet est une réponse partielle à cet excellent billet de MFL où elle dit, entre autres, ceci:

Le vilain n’est pas toujours le chasseur. Certains animaux n’ont pas le talent d’éviter les pièges. La sélection naturelle, dirait Darwin.

Un ami m’a dit dernièrement que si un enfant innocent mourrait, décapité par une balle perdue pendant une guerre, que c’était simplement qu’il n’était pas assez fort pour s’en sortir ou la preuve que ses parents n’étaient pas fait assez fort pour mettre leur progéniture à l’abri afin que la famille survive à tout ça, donc, qu’au final, il ne méritait pas de survivre…

Précisons que la blogueuse est en désaccord avec l’argument soulevé dans le dernier paragraphe.

De mon côté, je suis totalement en désaccord avec cet argument en raison du point suivant: le dogme étatiste déforme la sélection naturelle et le mérite. En fait, si la sélection naturelle et le mérite sont des concepts naturels pertinents en général, ceux-ci ne s’appliquent pas quand le dogme étatiste les déforme artificiellement. En fait, lorsque l’État est le chasseur, il est toujours le ou un vilain, à tout le moins, puisqu’en aucun cas le financement (avec de l’argent volé) de sa chasse est légitime. Voici dix exemples de déformation étatiste de la sélection naturelle et du mérite:

1- Un enfant Irakien qui meurt sous l’agression des terroristes occidentaux mérite beaucoup moins de mourir que George W. Bush et tous les criminels étatiques qui ont approuvé ce crime de guerre justifié par des prétextes mensongers. Rien à voir avec la soi-disant incapacité des parents à défendre l’enfant susmentionné.

2- En privilégiant l’ancienneté au dépens de la compétence, les élites syndicaleuses criminelles favorisent des travailleurs peu compétents mais expérimentés au dépens des travailleurs compétents mais peu expérimentés. Dans une anarchie, les travailleurs les plus compétents seront tous employés, au mérite, et les travailleurs moins compétents feront autre chose.

3- L’idéologie fémi-favoritiste favorise des femmes moins compétentes au dépens des hommes plus compétents. Dans une anarchie, les travailleurs les plus compétents, hommes et femmes, seront encore une fois tous employés, au mérite, et les travailleurs moins compétents feront autre chose.

4- Dans tout système capitalo-étatiste, le népotisme est systématique. Le copinage, les lobbys et les liens familiaux qui règnent dans tout système capitalo-étatiste fait en sorte que des employés moins compétents soient favorisés au dépens des employés plus compétents. Dans une anarchie, le népotisme existera toujours, mais avec une magnitude beaucoup moins forte que dans tout système capitalo-étatiste, car les entrepreneurs et les travailleurs assumeront seuls les risques et n’ont pas intérêt à ce que des employés moins compétents nuisent à leurs opérations. Les entrepreneurs (avec la collaboration des autres travailleurs) auront donc tendance à embaucher des travailleurs plus compétents, au mérite, et les moins compétents feront autre chose.

5- Actuellement, les soldats sont considérés comme des héros et les méchants bs sont considérés comme des parasites. Pourtant, les assistés sociaux méritent une bien meilleure considération que les soldats criminels!

6- Si, comme Yvan Ferland, vous ne commentez aucun crime en cultivant 45 kg de cannabis, vous êtes considéré comme un criminel alors que vous ne le méritez pas. Par contre, les policiers qui ont arrêté criminellement Yvan Ferland sont considérés comme des héros. Aussi, une corporation peut faire faillite et son propriétaire peut ainsi voler impunément de l’argent à ses actionnaires. Pourtant, ce véritable criminel est considéré comme un brave entrepreneur, sans mériter ce statut. Dans une anarchie, tous les vols criminels seront interdits et la vente non-criminelle de drogue sera permise, sans qu’aucun policier criminel ne puisse agresser un vendeur ou un consommateur de drogue.

7- Avec l’augmentation des frais de scolarité à l’université, des cons riches y sont admis à la place d’étudiants pauvres et brillants. Dans une anarchie, l’école obligatoire et l’université étatique n’existeraient plus, mais en constatant ce qui se produit aux États-Unis actuellement, les étudiants pauvres et brillants seraient mieux servis dans une anarchie que dans le système universitaire soviétisé culbécois!

8- Pour les élites étatistes (et les objectivistes randiens!), l’armement nucléaire américaine est justifiée mais l’armement nucléaire nord-coréen est considéré comme « terroriste ». Pourtant, l’armement nucléaire (ou les s’garmements nucléaires, comme disait Jean Crétin) mérite toujours d’être considéré comme étant criminel, peu importe quel État le détient. De plus, les victimes de Hiroshima et de Nagasaki méritaient beaucoup moins de mourir que tous les criminels étatiques des forces alliées qui ont approuvé ce crime de guerre.

9- De nombreux pseudo-entrepreneurs ont fait une fortune non méritée grâce à l’État et au profit politique (le profit créé artificiellement par l’État). Par exemple, Paul Desmardais, André Chagnon, Régis Labeaume, Bill Gates, Michael Sabia, de nombreux magnats du pétrole, Monsanto, etc. Dans une anarchie, seul Bill Gates pourrait être un véritable entrepreneur et encore là, sa corporation Microsoft (en fait, Microsoft ne serait même pas une corporation!) n’enregistrerait pas de tels profits shylockiens. Pendant ce temps, de véritables entrepreneurs croulent sous la pression réglementaire et fiscale de l’État et mériteraient un bien meilleur sort que ces bandits de grand chemin. Dans une anarchie, ces vrais entrepreneurs vivraient un meilleur sort, au mérite, que ces bandits corpo-étatistes.

10- En favorisant Culbec City au dépens de Montreal, avec de l’argent volé aux CONtribuables de Montreal, entre autres, l’État Culbécois fait en sorte que l’assisté social de luxe qu’est Culbec City soit dans une période de croissance économique artificielle alors que Montreal subit la récession. Pourtant, en principe, Montreal mériterait un meilleur sort économique que Culbec City, parce que Montreal est moins à la remorque de l’État que Culbec City. Dans une anarchie, les deux communautés en profiteraient mais Montreal prendrait moins de temps à s’ajuster que Culbec City, en raison de sa mentalité moins étatiste.

L’anarchie rend plus pertinent les concepts de « sélection naturelle » et de « mérite », ce qui déplaît aux étatistes et aux créationnistes. Le dogme étatiste déforme ces concepts. Sur ce point, le dogme étatiste est encore plus hypocrite que le créationnisme!

15 Réponses

  1. Et bien je ne savais pas que mes réflexions sur la morale des êtres humains, serviraient le discours de mon pot anarchiste!

    On en reparlera!

  2. Il semble bien que oui, pourtant! 🙂

    Pour mes autres lecteurs, allez lire ma deuxième attitude essentielle anarcho-pragmatiste:

    https://anarchopragmatisme.wordpress.com/six-attitudes-essentielles/

  3. Tu es une source intarissable d’inspiration pour moi, ma chère! 🙂

  4. Ça faisait un bout que je n’étais pas venu ici… David G., l’anarcho-pragmatique qui est finalement devenu David Gendron. Même l’expression fétiche « fémi-fasciste » est disparue au profit de « fémi-favoritisme »! On ne se reconnait plus! 😉

    Petite question comme ça, histoire que j’écrive peu mais toi beaucoup : connais-tu le Darwinisme social? Parce que pour moi, ça fait partie des visions du monde que j’abhorre. Si le chapeau te fait…

    1. Bon retour Martin! 🙂

      « Même l’expression fétiche “fémi-fasciste” est disparue au profit de “fémi-favoritisme” »

      Certaines personnes m’ont convaincu de modifier ma terminologie.

      Je hais le Darwinisme social qui une créature du système capitalo-étatiste en passant. Merci pour le lien!

  5. Enfin, quand on parle du « mérite », on ne parle pas du « plus fort ». Allors les accusations de Darwinisme social, on en repassera… Nos valeurs sont quand même différentes, enfin les miennes le sont, et aussi celles de David je présume.

    1. « Enfin, quand on parle du “mérite”, on ne parle pas du “plus fort”. »

      On s’entend là-dessus!

    2. Faut aussi comprendre que Martin a tendance à jouer à l’avocat du diable. Ne pas toujours prendre ses remarques au premier degré.

      De plus, Martin Beaudin-Lecours m’a convaincu d’adopter une position plus humaine dans le dossier de l’avortement, je le remercie pour ça!

  6. Concernant le mérite, si tu as un peu de temps, t’iras lire le billet que je vais ajouter. Très intéressant :

    http://www.axonpost.com/2009/06/15/meritons-nous-quelque-chose/

    1. Merci Renart pour le lien! Je vais y réfléchir…

    2. Chantal Beaupré, la reine pour ecrire un enorme tas de stupidités biaisées par un jugement plus que tordu.

      Je ne m’explique pas plus vu que la reponse complete que j’avais faite a ete perdue suite à un putain de retour en arriere sur mon navigateur (ouais j’ai accroché l’enculé de bouton de ma salope de souris du bout de mon doigt, je suis un boulet).

      Nan mais son papier devrait etre encadré et montré en exemple de ce qui est un jugement tordu et une reflexion malhonnete, melangeant loi de la physique, conscience sociale et philosophie animale !

  7. Renartleveille: Merci de l’article, le propos est bien reçu.

    Ceci dit, je crois bien au mérite. Cependant, je suis d’accord avec toi que ces notions de mérite basées sur les rôles sociaux sont invalides.

    Je pense qu’il faut aller au-delà de cette notion de « mérite », et que la vraie question se situe plutôt dans la notion de « droits » et ses multiples approches.

    1. Bien sûr François! Il faut aller plus loin que ça!

      Mais la notion de mérite exposée ici est beaucoup plus humaine que celle proposée par le système capitalo-étatiste.

    2. Mon commentaire, même s’il était à la suite du tien, s’adressait à David, mais je suis bien content si ce billet t’a fait réfléchir, c’est pas mal ça le but!

      Par contre, je ne peux pas m’empêcher de penser que « mérite » et « droits » semblent assez synonymes, dans un sens…

      1. « Par contre, je ne peux pas m’empêcher de penser que « mérite » et « droits » semblent assez synonymes, dans un sens… »

        Comment est-ce qu’on dit « entitlement » en français?

        To a person with a stong sense of entitlement, oui, le mérite et les droits sont des outils qu’ils utilisent pour tenter de capturer ce qu’ils pensent leur reviennent « de droit ».

        Ceci dit, je parle bien du droit au sens moral, et non pas dans le sens de « ce qui me revient ».

%d blogueurs aiment cette page :