Stephen Jarislowsky, un des grands gourous canadian du capitalo-étatisme, nous a fait la démonstration de son hypocrisie (et aussi de sa sénilité) la semaine dernière. Voici ce qu’il a dit concernant la parité homme-femme dans les conseils d’administration des sociétés d’État:
«Dans la mesure où ces femmes n’ont pas la compétence ou l’expérience, je ne pense pas qu’elles servent à grand-chose dans un conseil d’administration, hormis que d’un point de vue politique, c’est acceptable et que ça peut faire gagner quelques votes, a-t-il ajouté. Mais je ne pense pas que des votes et de bonnes politiques soient la même chose.»
«Parce qu’elles élèvent des enfants, c’est beaucoup plus difficile (de devenir de bonnes administratrices): elles n’ont pas vécu toute leur vie dans cette sorte de culture, elles viennent de l’extérieur, a-t-il lancé. (…) Il y a quelque chose qui manque, c’est cette compétence industrielle. Il faut connaître la concurrence, il faut connaître la culture, il faut connaître toutes sortes de choses économiques, les finances.»
«Si vous êtes une petite femme qui a l’impression qu’elle (en) connaît tellement moins que les autres, qu’est-ce qu’elle va dire, qu’est-ce qu’elle va faire, qu’est-ce qu’elle va apporter pour vraiment élever la compétence du conseil? a-t-il lâché. Et je ne parle pas contre les femmes: ça se peut aussi que ce soient des hommes qui ne fassent pas leurs devoirs.»
À prime abord, malgré certains passages puant le machisme à plein nez, ces propos semblent pertinents sur le fond. En effet, lorsque Jean De La Charogne nomme un Conseil des Sinistres ayant la parité homme-femme, il se prive volontairement, fémi-favoritisme d’État oblige, de sinistres masculins moins incompétents que certaines sinistres féminines qu’il nomme. Pensez à Christine St-Pierre…
Par contre, nous savons fort bien (et Pauline Marois est d’accord avec moi: malheureusement, je n’ai pas trouvé sa déclaration en ligne) que la quasi-totalité des nominations des membres des conseils d’administration des sociétés d’État, n’ont que très peu à voir avec la compétence et sont surtout des nominations politiques partisanes, bref du copinage machiste étatique à son meilleur!
Étant donné que la nomination des membres des conseils d’administration des sociétés est systématiquement discriminatoire, je suis paradoxalement en faveur de la discrimination fémi-favoritiste dans ce contexte précis. Cette discrimination, même si elle est profondément injuste, est quand même moins dangereuse que la discrimination machiste et crée un contexte un peu moins favorable au trafic d’influence, à la corruption et au lobbying, trois outils très prisés par les zélateurs du copinage machiste étatique comme Jarislowsky.
Posez-vous la question suivante: quels sont les véritables motifs derrière le caractère « pro-copinage machiste étatique » des propos de Jarislowsky? Que cherche-t-il à favoriser? C’est bizarre, j’ai soudainement un mot sur le bout de la langue…et ce mot commence par la lettre p…
Je comprends l’idée derrière votre politique du moins pire.
Cependant, ce sont les sociétés d’état qui sont le problème principal de tout cela. Je vois plutôt cette occasion de fémini-favoritisme une chance de démontrer l’échec de l’étatisme des sociétés d’état. Il faudra éventuellement tout désétatiser cela avant que ça ne devienne un repère de choix forcés (bref, ça l’est déjà et c’est maintenant institutionnalisé au haut de la pyramide, ces étatistes qui se croient tout permis et qui dirigent le Québec sur le dos du petit monde.
Curieux, ça me fait penser à Henri-Paul « dentiers pepsodent trop serrés » Rousseau…
C’est ce j’avais en tête, entre autres, quand j’ai pensé à ce billet.
Oui, les petites femmes sont à blâmer, mais qu’en est-il des grosses femmes?
😉
Bah, je ne crois pas que Jarislowsky utilisait le terme « petite » dans ce sens-là! 😉
Mais de mon côté, j’ai bien de la misère à blâmer les femmes rondes. Je suis partial! 😉