Retour sur la normophilie

En raison d’un commentaire judicieux suite à mon billet précédent sur la normophilie, je tiens à préciser certaines choses.

Il est pratiquement impensable qu’un individu ne soit pas atteint par aucune forme de normophilie. D’ailleurs, je suis personnellement atteint d’une autre forme insidieuse de cette pathologie, la casophilie, i.e. la faculté à cataloguer les êtres humains dans des petites cases! 😉 Je reconnais d’emblée être porteur de cette maladie et j’admets que ça rend parfois mon discours trop réducteur.

De plus, le but de mon billet précédent n’était surtout pas de proposer la répression de la normophilie. Si les gens souhaitent être normophiles, ça les regarde, en autant qu’on ne me l’impose pas: ce que je dénonce, c’est surtout l’ostracisation des gens soi-disant anormaux par les gens soi-disant normaux.

Aussi, il faut considérer les motifs derrière les désirs et les actions. Prenons le cas de figure de la restochicophilie. Si vous aimez les restaurants chics parce que vous considérez que c’est une forme d’art géniale, je ne vois aucun problème là-dedans (profitez-en!) et même si je ne suis pas un amateur de restaurants chics, j’ai en très haute estime cette forme d’art qu’est la haute gastronomie. Ce n’est certainement pas ce que je considère souffrir de restochicophilie. En aucun cas, je n’ai voulu mépriser les grands créateurs gastronomiques, bien au contraire! Je les félicite de contribuer à créer une plus grande variété gastronomique.

Par contre, nous savons fort bien que pour les gens en général, le culte du restaurant chic n’a rien à voir avec l’art et que c’est simplement un plaisir bourgeois « normal » et « à la mode » (paradoxalement, cette normophilie est une bonne chose pour cette forme d’art et ses créateurs!) élevé au rang de culte sans aucun questionnement et que ceux qui, comme moi, n’adhèrent pas à ce culte sont ostracisés. Voilà une définition plus précise de la restochicophilie. Mais attention, parlant de nourriture, il y a aussi la malbouffophilie (culte de la malbouffe) qui est encore plus problématique.

2 Réponses

  1. Ce que vous nommez, par dérision, normophilie, me semble être tout simplement une définition de ce que sont les personnes humaines. Me trompe-je ?

  2. Possible, mais c’est pour cette raison que l’État est capable de s’accaparer autant de place.

    De plus, donnons le crédit à Anne Archet concernant le terme « normophilie ».

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