Multiplillet de fin de campagne électorale

Les Conservateurs sont des spécialistes dans les insultes et dans le criage de noms!

Revenons à l’affaire Luc Harvey telle qu’exposée dans le billet précédent. D’accord, Duceppe a fait sa pire gaffe de cette campagne électorale en traitant Harvey d’imbécile hier mais pourtant, les Conservateurs sont des spécialistes dans le criage de noms et dans les insultes. Pas seulement au Québec, mais aussi en France, où Sarkonazi 1er a gagné ses élections en insultant des manifestants et en méprisant des jeunes immigrants et Jean-Marie Le Pen qui a fini 2e aux présidentielles de 2002 en adoptant un discours xénophobe. En Autriche, il y a eu aussi Jörg Haider (mort samedi) qui a eu beaucoup de succès en adoptant un discours xénophobe.

Au Québec, il faut aussi noter le cas de deux politiciens pro-conservateurs, tous deux supportés par les radios-poubelles de Québec, par Jeff Fillion et par André Arthur, tout comme ceux-ci supportent le Parti Conservateur et sont très forts dans les insultes et le criage de noms, surtout envers des méchants séparatistes comme Duceppe, les pauvres, les étudiants, les intellectuels et les artistes.

D’abord, il y a Mario Dumont, le chef pro-conservateur de l’ADQ, qui s’est servi avec succès d’une approche xénophobe dans l’affaire des accomodements déraisonnables et qui a réussi à obtenir le statut d’Oppostion officielle à Québec.

Il y a aussi le minable Régis Labeaume (un ex-péquiste), Démago-Maire de Québec et organisateur virtuel en chef de la campagne conservatrice à Québec, dont sa popularité a été moussée par des insultes envers ses policiers, ses pompiers et ses cols bleus, par son apologie du militarisme criminel en traitant un manifestant pacifiste de « minable » et par des remises de médailles pour les terroristes-soldats qui commettent des meurtres en Afghanistan.

En plus, en tant qu’organisteur conservateur, Labeaume s’est même permis d’insulter l’insignifiante mais baisable Josée Verner, pour remettre en selle sa campagne conservatrice, et ça a fonctionné!

Du côté des Conservateurs, dois-je vous rappeler les nombreuses insultes proférées contre les artistes par les Conservateurs durant cette campagne? De plus, l’amateur de radio André Arthur, qui se sert très souvent des insultes et du criage de noms pour stimuler ses cotes d’écoute, est actuellement le député conservateur sortant (même s’il fait semblant d’être un indépendant) dans Portneuf!

Je vous rappelle que les Conservateurs ont appuyé sans réserve le discours haineux de Jeff Fillion malgré les nombreuses poursuites pour diffamation qu’il a perdues, et celui de André Arthur dans l’affaire Haine FM, se faisant ainsi beaucoup de capital politique.

Votez du bord du pouvoir: chantage étatiste émotif duplessiste!

Durant cette campagne électorale, les Conservateurs ont souvent utilisé la bonne vieille tactique duplessiste du « Votez du bon bord, sinon vous n’aurez pas vos nananes! » pour dénigrer le Bloc. Remarquez bien la mentalité étatiste derrière cette tactique. Refusez de vous soumettre à ce chantage ridicule et punissez les Conservateurs pour cette tactique douteuse en votant pour le Bloc!

Ce qu’un gouvernement majoritaire conservateur pourrait signifier:

1) La criminalisation, à tout le moins partielle, de l’avortement. Pensez à la loi C-484: ça irait encore plus loin!

2) Une augmentation de la répression policière, en particulier contre les crimes imaginaires sans victime, par compassion envers le peuple!

3) Une plus longue durée de l’implication du Canada dans l’invasion de l’Afghanistan, contre la majorité des Québécois, avec une augmentation supplémentaire des dépenses militaires qui s’ensuit, encore plus inacceptable en période de crise financière

4) Une augmentation encore plus grande des dépenses fédérales, déjà supérieure à ce que les libéraux ont fait de 1993 à 2006.

5) Une plus forte influence de la droite étatiste au Québec, i.e. l’argent pour les programmes sociaux sera détourné à des fins encore plus liberticides qu’actuellement.

Voilà des raisons suffisantes pour voter pour le Bloc, afin d’éviter qu’une majorité conservatrice se produise!

Votez stratégiquement!

Les séparatistes, tous ceux qui n’aiment pas les Conservateurs, les libertariens et les anarchistes devraient tous voter pour le Bloc, car tous n’ont pas intérêt à ce que les Conservateurs deviennent majoritaires. Déjà, la cheffe des Verts, Elizabeth May, en a appelé au vote stratégique pour contrer les Conservateurs. J’espère que presque tous les Verts vont voter pour le Bloc au Québec. Les partisans du NPD et du PLC devraient faire la même chose au Québec et voter pour le Bloc.

Pour les séparatistes, le NPD, le PLC et les Verts sont des merdes fédéraleuses et ne sont pas certainement pas des solutions pour contrer les Conservateurs. Il faut que les séparatistes rentrent tous au bercail, qu’ils sortent pour voter et qu’ils votent pour le seul parti séparatiste au fédéral, i.e. le Bloc Québécois!

Les Conservateurs ne veulent pas réduire la taille de l’État

Plusieurs personnes désirent voter pour les Conservateurs parce qu’ils croient, à tort, que ceux-ci veulent réduire significativement la taille de l’État Canadian. Ces deux billets, que je vais citer intégralement, font la démonstration éloquente du contraire. D’abord, il y a celui-ci, écrit par Martin Masse, et publié le 12 septembre dans le Blogue du QL:

Les conservateurs veulent moins d’État? L’illusion et la réalité

Dans La Presse de ce matin, le chroniqueur Vincent Marissal écrit:

(…) ce que M. Harper a exposé hier, c’est sa philosophie profonde: moins de taxes, moins d’État, plus d’argent dans les poches des contribuables, moins de programmes fédéraux et moins d’interventions du gouvernement.

(…) Stéphane Dion dévoilera d’ici 10 jours un programme typiquement libéral avec de nouveaux programmes sociaux, des sous pour la culture, pour les chômeurs, pour les régions et il bonifiera encore ces prochains jours son Tournant vert. M. Harper, de son côté, nous a posément expliqué hier que moins l’État interviendra, mieux le pays se portera. Économiquement et politiquement.

Nous sommes ici devant un classique débat gauche-droite.

Si seulement c’était vrai…! La réalité est beaucoup plus prosaïque.

Les conservateurs ont été au pouvoir pendant un peu plus que deux ans et demi et ont déposé trois budgets. Ils ont effectivement profité des surplus considérables légués par le précédent gouvernement libéral pour réduire la TPS de deux points et l’impôt sur les corporations de 22 à 15% (en 2012). Et à part ça? Pas grand-chose à noter sur le plan d’un retrait de l’État, outre l’importante déréglementation de l’industrie des télécommunications enclenchée par Maxime Bernier, qui continue d’ailleurs jusqu’à ce jour d’avoir des répercussions (cette décision récente du CRTC découle en effet des instructions en matière de politique données il y a deux ans par le ministre, qui obligent l’organisme à se fier le plus possible au libre jeu du marché pour atteindre les objectifs de la loi).

Comme le rappelle toutefois ce matin le directeur de la Canadian Taxpayers Federation, John Williamson, le ministre des Finances Jim Flaherty n’a pas utilisé les surplus uniquement pour réduire le fardeau fiscal. Il s’en est aussi servi pour procéder à une orgie de dépenses:

Voters were initially assured a Conservative government would be fiscally responsible. The Tories have instead been reckless, embarking on a spending binge that hamstrings their ability to lower personal income taxes and reduce debt in the future. They have even managed to best Liberal Paul Martin’s spending levels.

While in office, Mr. Martin grew Ottawa by 14% over two years. The first two Conservative budgets increased the size of the federal government by 14.8%. This makes the Conservatives even bigger spenders. While the 2008 budget promised to moderate spending growth to 3.4% this fiscal year, it seems bribing voters with their own money remains a higher calling. The department of finance reported last month that expenditure receipts swelled an eye-popping 8.4% in the first three months of the year. This is two-and-a-half times the 2008 budget plan.

Although they continue to claim they will hit their 3.4% expenditure target, the Conservatives have proven throughout their term in office that they cannot control spending. Consider the government’s first budget: It called for Ottawa’s expenditures to grow by 5.4% in fiscal 2006-07. At the end of that year, government receipts had jumped by 7.5%. The 2007 budget plan announced an additional 5.6% spending hike. The real amount in 2007-08 was a 6.9% increase. So much for responsible budgeting.

Vous ne verrez évidemment ces chiffres nulle part, sauf dans la page opinion du Financial Post éditée par notre ami Terence Corcoran. À gauche en effet, il serait un peu embarrassant de reconnaître que les conservateurs sont aussi entichés des dépenses étatiques que n’importe quel gouvernement «progressiste», plus en fait que les gouvernements libéraux de Chrétien et Martin. On préfère répéter les idioties habituelles sur le démantèlement présumé de l’État.

À droite (et chez certains libertariens qui fréquentent ce site), on se ferme aussi les yeux pour maintenir l’illusion. On se dit que ce gouvernement a tout de même annoncé des coupures courageuses des subventions aux parasites culturels (qui découlent en fait d’une révision automatique des programmes faite par les bureaucrates; le gouvernement se vante d’ailleurs de dépenser plus aujourd’hui pour la culture qu’il y a deux ans). Que s’il reçoit des électeurs un mandat majoritaire, il aura enfin les mains libres pour vraiment faire le ménage.

Ah oui, comme cet autre étatiste de droite, George W. Bush, qui, nous le rappelle John Williamson, a augmenté les dépenses à un rythme annuel de 8,4% depuis le début de la décennie, ce qui bat tous les records. Et, ajouterais-je, qui procède en ce moment au plus gigantesque renflouement étatique d’un secteur économique dans l’histoire du monde en prenant le contrôle total des entreprises semi-privées qui subventionnaient l’achat de propriétés, Freddie Mac et Fannie Mae.

Tiens, drôle de coïncidence: des augmentations de dépenses de 8,4% sous Bush depuis huit ans; une augmentation de 8,4% des dépenses sous Harper durant les trois premiers mois de l’année. C’est Gilles Duceppe qui a raison: Harper n’est qu’un clone de Bush! Ce sont tous les deux des «big government conservatives» qui disent une chose et font le contraire, qui achètent des votes à la pelletée avec l’argent des contribuables, et qui sont plus intéressés à consolider leur pouvoir qu’à mettre en pratique les principes auxquels ils disent croire.

Il y a peut-être une logique à vouloir appuyer le moins pire des candidats pour faire avancer nos idées à petits pas, et dans bien des cas les promesses des conservateurs semblent mieux y correspondre que celles des autres partis. Mais il faudrait tout de même s’assurer de faire la distinction entre le discours et la réalité. Question de ne pas être trop déçu et d’avoir l’air stupide lorsque cette dernière nous rattrape.

Mais tant qu’à moi, le moins pire des partis est le Bloc, qui est le seul qui veut se débarasser de l’influence néfaste de l’État Canadian au Québec!

Et il y a aussi ce billet de Nicolas dans Voix de Faits:

Étatisme: les conservateurs plus dépensiers que les libéraux!

Le libertarien Martin Masse s’est récemment livré à un exercice intéressant, confronter la perception «populaire» à la réalité objective en matière d’étatisme, et il en est venu à une conclusion pour le moins surprenante: les conservateurs sont plus dépensiers que les libéraux et… les péquistes!

Concrètement, Masse a analysé la croissance réelle des dépenses gouvernementales sous le gouvernement conservateur. Si on se fie à la perception populaire, un gouvernement de droite devrait sabrer dans les dépenses gouvernementales. Eh bien non! Sous Harper, les dépenses ont augmenté de 7,4% par année. En comparaison, les dépenses n’avaient augmentées que de 7% sous Paul Martin et de 5,9% sous Jean Chrétien. Le pire c’est que même le P.Q. de Bouchard-Landry a réussi à mieux contrôler les dépenses que Harpeur!

Ce que cela nous indique c’est que, dans les faits, la gouverne de droite ne nous amène pas «moins d’État» mais un État différent. Pour le contribuable, c’est kif-kif au niveau fiscal (en fait, c’est pire si l’on tient compte des baisses d’impôts des riches…). Tout est question de priorité politique. D’ailleurs, une analyse par poste de dépense nous indique bien quelles sont les priorités des conservateurs. Et on se rend vite compte que les citoyen-ne-s y perdent au change en terme de «retour sur les investissements».

Les vraies priorités des conservateurs

Globalement, les dépenses gouvernementales sont sensées augmenter de 4,9% en 2008 si l’on se fie au dernier budget (mais on annonce déjà des dépassements allant du simple au double).

Dans l’ordre d’importance, les postes qui augmenteront plus que la moyenne sont:

16.3% services gouvernementaux généraux (dont les principaux transferts comme la péréquation)

15.8% administration de l’assurance-emploi

12.3% transport

11.7% sécurité publique

7.9% environnement et ressources

7.8% immigration, affaires internationales et défense

5.9% soutien aux industries, aux régions, à la science et à la technologie

Dans l’ordre d’importance, les postes qui sont coupé ou qui augmentent moins vite que la moyenne sont:

-8.6% programmes touchant la justice et la loi

-2.9% service de la dette

3.4% programmes sociaux (dont les principaux transferts comme la santé, l’aide sociale, les pensions, l’assurance-emploi, etc.)

3.9% programmes touchant la culture

4% parlement et gouverneur général

Bref, ce que l’on peut ressortir de tout ça c’est que ce n’est pas à la taille de l’État que les conservateurs s’attaquent mais à la redistribution de la richesse et à la justice sociale. Comme quoi le bon vieux slogans des manifs de gauche –«Plus, plus, plus qui coupent pis plus qu’y mettent de flics!»– est plus vrai que l’on pense…

Réduction de la taille de l’État par les Conservateurs…mon cul!

3 Réponses

  1. Rectification de faits: Jeff Fillion n’est plus adéquiste depuis l’année passée, car il a vu les incohérences de Dumont. Quant à Labeaume, si il est pro-conservateur, pourquoi se chicane-t-il avec Blackburn pour garder ses p’tites subventions de développement économique, hein? Il a même laissé tacitement entendre sur les ondes de Paul Arcand qu’il votera pour le Bloc et il a même annoncé la fin du «mystère Québec», alors. Labeaume est un étatiste primaire téteux de subventions, point à la ligne.

  2. Jeff Fillion n’est plus adéquiste, mais est-il plus intelligent pour autant ? Parce que ca ne prend pas un gros cerveau pour voir les incohérences de Dumont et du programme de l’ADQ. On pourrait en dire de meme pour les conservateurs du Quebec et de l’impact du programme conservateur sur la nation quebecoise (et meme sur d’autres provinces).

    Une chose est sur, apres les elections d’ici et de nos voisins du sud, il va falloir redessiner cette carte ! Elle n’est plus bonne.

  3. @Jean-Luc Proulx

    À ce que je sache, Fillion appuie les Conservateurs et les Libéraux provinciaux maintenant. C’est encore pire!

    Dans le cas de Labeaume, il ne travaille que pour lui mais il veut des ministres pour téter des subventions. Je crois que ses convictions sont toujours séparatistes mais il se garde bien de trop en parler pour éviter de perdre sa popularité quasi-unanime.

    « Labeaume est un étatiste primaire téteux de subventions, point à la ligne. »

    Entièrement d’accord!

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